La création monétaire : à revoir d’urgence ?

Ce 29 août 2020, les Rencontres Écologiques d’Été, nommées Vert Pop, organisées chaque année par le centre d’étude écologiste Etopia, ont été décentralisées en des dizaines de lieux pour cause de Covid-19. Parmi ces activités, s’est déroulée à Liège une conférence-débat avec Aline Fares, Bruno Colmant et André Peters. Le thème de cette rencontre était la création monétaire et les échanges ont été enregistrés. Vous pouvez les voir ici (aller directement à la minute 15’45’’, quand cela commence).
André Peeters qui est un des chroniqueurs réguliers de POUR.press nous a transmis un texte qui explique pourquoi, il va défendre l’idée originale du « don monétaire ». Nous espérons que la lecture de son analyse de l’impasse actuelle du système monétaire, au service de la seule croissance capitaliste, vous donnera envie d’en savoir plus et de visionner les débats.
A.A.

Vers un nouveau paradigme monétaire ?

L’euro a 20 ans, dont 10 ans de crises, de subprimes, de dettes souveraines et de pandémie. Ces différentes crises ont amené la BCE à prendre des mesures « non-conventionnelles », doux euphémisme pour ne pas dire mesures « révolutionnaires totalement inconcevables » il y a à peine 15 ans. Toutes les théories monétaires, en particulier le monétarisme, base officielle de la politique monétaire, ont été jetées aux orties et de nouveaux territoires monétaires ont été défrichés ! Fini la politique des taux d’intérêt pratiquée par le prêteur en dernier ressort, on a sorti le bazooka monétaire avec les politiques quantitatives de rachat de titres financiers. Plutôt que de se préoccuper du « prix de la monnaie », la banque centrale se préoccupe de la « quantité de monnaie » en circulation. Elle a instauré la liquidité absolue du marché monétaire en rachetant des titres financiers et de dettes publiques par centaines de milliards d’euros. Son bilan : 4.700 milliards € à la fin de 2019 a été multiplié par 5 en 15 ans. Et avec le PEPP, le plan d’aide pour surmonter la crise économique due à la pandémie, son bilan va encore croître.