Tout a commencé le 18 janvier 2020, quand 8 organisations, tant environnementales que sociales, ont lancé dans les colonnes du Journal du Dimanche une tribune qui était un appel pour la justice sociale et le climat. Ainsi donc ces organisations importantes et représentatives, Attac France, la Confédération paysanne, la Confédération Générale du Travail (CGT), la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Greenpeace France, les Amis de la Terre France, Oxfam France et l’Union syndicale Solidaires… ont réalisé, le temps d’une Tribune, la convergence des luttes tant espérée. Ils appelaient en effet à « répondre à la double urgence climatique et sociale ; (…) Une autre vision du monde que celles des élites de Davos existe », ajoutaient-ils, quelques jours avant l’ouverture du Forum économique mondial.

 

Une belle mobilisation

On aurait pu craindre que cela en reste là, mais les initiateurs de janvier ont trouvé bien des partenaires et s’est créée une alliance élargie qui, durant le confinement, a publié une tribune dans la série des espoirs « du monde d’après » qui serait différent de celui d’avant le Covid-19. Leur texte, titré « Plus jamais ça ! » fut signé par 18 responsables durant le confinement et fut relayé par France Info et radio France le 27 mars 2020. Ils lançaient un appel « à toutes les forces progressistes et humanistes […] pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral ». Le texte collégial était précis et ses têtes de chapitre révélaient des propositions réfléchies et pragmatiques : « Des mesures au nom de la justice sociale nécessaires » ; « Des aides de la BCE conditionnées à la reconversion sociale et écologique » ; « Relocalisation de la production ». Et des phrases choc précisaient les valeurs défendues : « Cette crise ne peut une nouvelle fois être payée par les plus vulnérables. » « Trop peu de leçons ont été tirées de la crise économique de 2008. » « Le néolibéralisme, en France et dans le monde, a approfondi les inégalités sociales et la crise du coronavirus s’abattra notamment sur les plus précaires. »