Internet : l’énorme pollution qu’on ne voit pas

Le numérique émet plus de gaz à effet de serre que l’ensemble du trafic aérien. Cela commence avec l’extraction des matières pour fabriquer les ordinateurs, leur rapide fin de vie et l’impact direct de leur utilisation. Alors que s’effondre notre société thermo-industrielle, comment rendre le web et le numérique plus résilients ?

Dans son quotidien de citoyenne avertie, Caroline Marique, informaticienne, se demande s’il est bien utile de s’acheter de nouveaux vêtements pour la seule raison que ce sont les soldes ou de profiter d’une promotion pour un smartphone à 9€ alors que le sien fonctionne bien. La pression continuelle du marketing l’agace. Dans son métier de formatrice dans les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), le même problème se pose, vu la variété de matériel qu’elle présente aux stagiaires qui deviendront des professionnels dans le secteur du numérique. « Je voulais être logique et mettre en œuvre la transition écologique à la fois dans mon quotidien et au boulot, dit-elle. Je n’avais pas encore en tête que c’était la fabrication qui posait difficulté, bien davantage que l’utilisation. »

La jeune femme consulte Internet et découvre l’impact des technologies nouvelles sur tous les achats électroniques. Il lui apparaît brusquement que c’est la production de l’objet qui est le plus impactant à cause des dommages environnementaux et sociaux qu’elle entraîne.

Aller à la source

Caroline Marique continue de s’informer et décide de se former auprès de Frédéric Bordage qui est l’expert français au niveau green IT ou « numérique responsable ». Elle va suivre sa formation à Paris et obtient sa certification en décembre 2018. Il faut savoir que le Green IT n’est guère avancé en Belgique alors que notre pays était pourtant précurseur en 2010 avec Euro Green IT Innovation Center. Devenu Futurocité le centre s’est orienté ensuite vers la Smart City ou « ville intelligente », ce qui se dit d’une ville qui utilise les technologies informatiques pour améliorer la qualité des services urbains et en réduire les coûts.