Pour rejeter un migrant, l’arrêter ou le mettre en détention parce qu’il veut séjourner librement en Belgique ou en France, quelles raisons sont invoquées par les pouvoirs ? L’opinion publique est préparée à ces rejets car abreuvée d’images et de prétextes : absence de papiers conformes, méfiance sur la capacité à subvenir à ses besoins, mais souvent aussi pour son origine, avec les stigmates qui y sont accolés, sa couleur de peau, sa religion ou sa différence de culture.
La plupart des grands médias et des gouvernements européens trouvent des prétextes pour que soient interdites de séjour ces milliers de personnes n’ayant commis aucun crime et ne représentant objectivement aucune menace.
Mais le fondement de ce rejet de l’autre n’est-il pas plus profond ? Ce qui leur est reproché n’est-il pas d’être pauvres et de ne pouvoir immédiatement être générateurs de richesses pour l’économie des pays d’accueil alors qu’inversement, ils sont générateurs dans un premier temps d’un certain nombre de dépenses de solidarité.
C’est l’argent roi, piloté par les grands fonds financiers, qui imprime idéologiquement les excuses diffusées par les médias dominants ayant perdu leur sens critique et par les hommes politiques qui servent des intérêts économiques supérieurs pour rejeter l’immigré.
L’être humain est devenu une variable d’ajustement à la potentialité de créer un profit énorme et rapide. Des coûts jugés inutiles sont à éliminer et il faut aussi que ce système de sélection des êtres humains immédiatement utiles et rentables ne soit pas des plus lisibles par les nationaux écrasés socialement et économiquement par la même machine financière.
Pour cela, rien de mieux que de stimuler une guerre entre les plus démunis en les montant les uns contre les autres, pour qu’ils ne puissent pas s’unir pour lutter ensemble contre les fonds financiers. Si l’immigré est arabe ou musulman, il est immédiatement stéréotypé comme illégal, à rejeter, à renvoyer ou, en attendant, à incarcérer. Mais si cet arabe musulman est prince du Qatar ou milliardaire des Émirats arabes unis, il est accueilli à bras ouverts par Théo Francken à Bruxelles ou Gérard Collomb à Paris.
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Jean-Claude Garot et Bernadette van Zuylen