Ce 11 juin 2019, les élus au Parlement bruxellois prêtaient serment. Au-delà du fait de découvrir en chair et en os les 79 députés régionaux, cette séance inaugurale revêtait un intérêt particulier : comment les partis allaient-ils traduire leur promesse de refuser le cumul de mandats de député et de membre d’un exécutif communal ? La réponse n’est pas à l’honneur de certains.
Tous les sondages le confirment : les responsables politiques sont ceux qui parmi toutes les professions sont les moins appréciés du grand public. Que leur reproche-t-on au juste ? D’abord, ils ont des émoluments plutôt élevés. Toutefois, si on compare avec des postes à responsabilité équivalents dans le privé, ou même dans la haute administration, ils peuvent passer pour des gagne-petit. Mais diront certains, ils cumulent plusieurs fonctions rémunérées et atteignent ainsi des revenus très éloignés de ceux du commun des mortels. Et puis, les grosses pointures s’arrangent pour être toujours réélus et transforment ce qui devrait être un service à la communauté en une sinécure qui se prolonge parfois au-delà de l’âge de la pension. Enfin, le monde politique était souvent considéré, pour ce qui est des hautes fonctions, comme une chasse-gardée pour mâles dominants.
De trop lentes améliorations
Ces critiques ne sont pas nouvelles et le parti ECOLO s’est fait le dénonciateur de ces pratiques qui mettent le bon peuple en colère. Depuis peu, le PTB défend la même logique. Ces deux partis se sont imposé des règles assez sévères au sein de leur propre formation : rétrocessions financières importantes, refus de tout cumul de mandats, rotation au bout de deux mandats, tirette (un homme/une femme en alternance) sur les listes électorales. A ECOLO, ces contraintes se sont un peu adoucies avec le temps (le parti vert va fêter ses 40 ans d’existence) et des dérogations (étroitement contrôlées par les exigences démocratiques de la base) sont apparues. De plus, des associations citoyennes telles Transparency International ou, très actif en Belgique, Cumuleo, suivent de près et rendent publics les comportements des hommes et femmes politiques.
Pour accéder à l’intégralité de cet article, vous devez vous connecter (connexion) ou souscrire à l’Abonnement numérique.
Alain Adriaens