Crise financière à venir : faire dérailler le scénario du désastre

La prochaine crise est imminente. Mais d’où viendra-t-elle ?[2] C’est comme si un grand coup allait nous prendre par surprise: on ne sait d’où il viendra, pourtant on sent qu’il va faire mal. Une telle situation est à l’évidence anxiogène, mais nous restons cois, comme sidéré∙e∙s face à ce qui se prépare. Pourtant, on le sait, une crise financière peut être le prétexte à maintenir un système défaillant à flot, à faire avancer un agenda d’austérité et de privatisations, et cet agenda une fois contesté peut être suivi d’une aggravation de la répression d’État et de la crispation des pouvoirs en place. Sur le moment, la crise financière peut aussi opérer une capture de la pensée au sein des mouvements sociaux. Cet article propose de revenir sur les mécanismes de crise et d’ouvrir les possibilités pour que d’autres scénarios que celui de l’après-2008 soient débattus, écrits et, in fine, réalisés : séparation des activités bancaires, sauvetages partiels et conditionnels, socialisation des banques et redéfinition de leur mission, non-remboursement d’une partie des créanciers, dé-financiarisation de l’économie par un retour du commun… : beaucoup d’idées et de pratiques existent et méritent d’être partagées, débattues, affinées et défendues.