Corona carnets – Jour 23 – Les degrés

POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleur

La crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier textes et vidéos qui illustrent quelles seront les leçons que nous devrons retenir collectivement pour que « le jour d’après » ne ressemble pas aux « jours d’avant ». Voici déjà le 23ème exemplaire des Corona carnets, ces billets que Paul Hermant, actif dans le collectif des Actrices et acteurs des temps présents1, nous propose chaque jour.

A.A.

Jour 23 – Les degrés

Les tribunes et les cartes blanches se multiplient et s’additionnent pour qu’après, ce soit vraiment « comme après ». Même la Première ministre disait hier qu’il y aurait « un avant et un après coronavirus » : on peut manger de ce pain-là si on a vraiment faim, mais la nouvelle du jour ce sont les degrés de différence entre la température d’hier et les « normales » saisonnières. Hier a été le 5 avril le plus chaud depuis 1957 : 22,4°C, c’est entre 8 et 10°C de plus qu’à « l’habitude ». Il y a un bout de temps que nous sommes dans un avant ce qu’il y aura après et il ne semble pas que ça ait chipoté grand-monde. Le président du parti de la Première ministre redit que ceci est affaire de circonstance, que la décroissance c’est ce que nous vivons et que la preuve est faite que ce n’est ni tenable ni désirable, enfin bref, ces rodomontades disent précisément cette très mortifère présomption du « toujours plus du même » qui fait que non, finalement, à bien ne pas y réfléchir, l’avant et l’après du coronavirus c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Comment dire que non, nous n’avons pas besoin de cela. Nous ne l’avons d’ailleurs jamais eu, mais là, très sincèrement, notre sens du tragique désormais exacerbé ne peut plus admettre ces trivialités et ces désinvoltures incultes.