Allemagne : Une société sous suspicion de paresse

Le recul du gouvernement fédéral sur le temps de travail à l’automne 2025.

Pour contrer l’attaque des partis conservateurs et sociaux-démocrates contre la journée de huit heures, la seule solution est de passer à la défensive avec des revendications telles que : réduction du temps de travail à temps plein pour tous, semaine de quatre jours avec compensation salariale et compensation en personnel, et garantie d’une limite de huit heures pour la journée de travail normale.

Le ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie parle de « rechute » pour qualifier la situation actuelle du marché du travail. Compte tenu de « l’évaluation toujours morose de la situation par les entreprises, les chances d’une amélioration notable de la situation sur le marché du travail au cours du semestre d’été se sont donc à nouveau assombries. » Alors que la conjoncture en Allemagne semblait figée entre crise et stagnation depuis la pandémie, les bilans de l’emploi restaient néanmoins brillants jusqu’en 2024. On déplorait une « pénurie de main-d’œuvre qualifiée », mais on ignorait délibérément le fait que le nombre d’emplois vacants était en forte baisse depuis déjà deux ans. Ce sont surtout les entreprises industrielles qui ont commencé à supprimer des emplois pendant cette période : dans le secteur automobile, dans la construction mécanique, dans l’industrie sidérurgique. La délocalisation des emplois se poursuit, tandis qu’en Allemagne, les processus de rationalisation basés sur les technologies de l’information font reculer le bilan de l’emploi, en particulier dans les domaines dits indirects de la gestion, de la comptabilité et de l’administration. Actuellement, dix mille emplois industriels sont supprimés chaque mois, soit 120 000 au cours des douze derniers mois.