La révolte au Chili fait écho à bien d’autres soulèvements contre des mesures néolibérales, telle la hausse du prix des transports au Venezuela, au Brésil, en Haïti ou encore en Équateur. Alors qu’en France, le mouvement des gilets jaunes, déclenché pour les mêmes raisons, célèbre son premier anniversaire, l’Iran est le dernier exemple de révolte contre une hausse de 50% du prix de l’essence.
Au Venezuela, le traumatisme de la révolte du Caracazo, réprimée dans le sang, est encore tenace. En 1989, des mesures dictées par le FMI, appelées « le grand tournant » (El Gran Viraje), parmi lesquelles figure l’augmentation de 30% du prix des transports et de 83% de celui de l’essence, déclenchent l’ire populaire. Ces contre-réformes sont présentées par le président Carlos Andrés Pérez pour obtenir un prêt d’environ 4,5 milliards $ du FMI sur 3 ans. Comme au Chili aujourd’hui, dans un contexte au degré de violence incomparable, le gouvernement envoie plus de 9.000 soldats dans les rues pour mater la rébellion d’un peuple affamé. La Guardia Nacional, la police militaire, et l’armée de terre s’adonnent àune répression sans limites. L’histoire se termine en bain de sang. Aucun chiffre exact des assassinats n’a pu être établi, mais celui de 276 morts, avancé par le gouvernement de Carlos Andrés Pérez, est bien loin de la réalité, et de nombreuses sources parlent de 2 .000 à plus de 3.000 morts entre le 27 février et début mars 1989.