À POUR nous venons d’entamer une série de chroniques hebdomadaires sur les élections états-uniennes. Elle a débuté une semaine avant le jour des élections, ce 3 novembre 2020, et s’étendra jusqu’au jour de l’investiture du futur président des USA, le 20 janvier 2021. Dans son premier article, Loup Hoffmann, étudiant en master de philosophie politique à la Sorbonne, nous avertit : « …une élection qui ne se terminera pas le soir du vote... ». De fait, les 73 jours qui séparent ces deux dates risquent d’être fort agités. Voyant les tensions monter, assistant aux préparatifs guerriers dans les jours qui précèdent l’élection, certains s’inquiètent même de voir surgir une guerre civile dans ce pays qui se veut le « gendarme du monde ». Nous reprenons ici deux messages qui nous sont parvenus ces derniers jours, venus d’Amnesty International et de notre chroniqueur régulier, Riccardo Petrella. Ces connaisseurs de réalités internationales qui mettent en garde devant les lourdes conséquences que pourraient avoir sur le monde entier des troubles aux Etats-Unis ;POUR |
Il n’y a pas que la pandémie Covid-19. Il faut penser, hélas, que le pire, pour le monde, a une probabilité élevée dans les résultats des élections présidentielles américaines. Il y a 4 ans, la surprise fut générale car personne ne connaissait Donald Trump. Aujourd’hui on sait qu’il est un raciste blanc, un violent, capable de commettre des crimes contre l’humanité, d’autant plus qu’il est convaincu d’avoir été appelé par Dieu aux « commandes » (la démocratie, connaît pas) de l’Etat le plus puissant de la Planète. Il se considère donc légitimé à renforcer la domination mondiale des États-Unis (Greater America) et, à cette fin, à ne pas respecter le verdict des urnes au cas où les voix lui seraient défavorables. Il ferait appel à la Cour Suprême des Etats-Unis et à l’Armée pour rétablir la « légalité ». Une hypothèse que Trump a mentionnée.
Donald Trump a montré qu’il en serait capable. Il est menteur, d’après l’indice public des fake news, dont il est champion, diffusé aux Etats-Unis. Il n’a aucun respect des lois de son pays et de toute régulation internationale qui limiterait la « liberté » des Etats-Unis. Il déteste les opposants. Il méprise les faibles et les doux. Il est vulgaire et agressif. Il attaque régulièrement la Chine, la Russie… Au nom de la soi-disant « sécurité des Américains », il s’est, entre autres, comporté déjà comme un voyou (cas du médicament Remdesivir®). Les autres habitants de la Terre comptent pour rien. Il en va de même des droits de la Nature. Il est, actuellement, le chef d’Etat le plus dangereux pour la vie de la Planète.
Préparons-nous à la résistance !
La situation est particulièrement grave car si Trump était réélu, cela signifierait que au moins la moitié du peuple américain apprécie, actuellement, le racisme, confirme aimer les armes personnelles, la violence, la loi du plus fort, l’injustice sociale, le mensonge public, la domination (America über alles), la méconnaissance du monde… C’est beaucoup pour un seul peuple. C’est très dangereux.
Riccardo Petrella
Dans 4 jours, les élections américaines auront lieu. La montée du racisme, des discriminations et de la haine encouragée par la banalisation des armes à feu nous font craindre une explosion de violence dans les prochaines semaines aux États-Unis. C’est pourquoi Amnesty lance un appel d’urgence auprès de tou·te·s ses sympathisant·e·s.
À travers tout le pays, des journalistes se font gazer, plaquer au sol et arrêter par la police, simplement pour avoir fait leur travail en couvrant notamment les manifestations de Black Lives Matter. Nos investigations ont également permis d’identifier l’infiltration de plus de 181 milices armées lors de manifestations pacifiques contre les violences policières.
Mes collègues de la section américaine d’Amnesty International ont besoin de votre aide. Nous devons tout mettre en œuvre, et surtout en ce moment historique, pour défendre et protéger la liberté d’enquêter et d’informer.
Votre don permettra notamment à Amnesty de déployer au plus vite une équipe d’expert·e·s pour enquêter sur les violations des droits humains dans les semaines cruciales à venir mais également de monitorer les incidents en temps réel, via une carte interactive.
Il est urgent d’agir maintenant pour rapporter la vérité. Notre unique force de pression, c’est vous!
Depuis près de 60 ans, notre seule mission est de défendre les droits humains. Et nous sommes profondément troublé·e·s par ce qui se passe aujourd’hui aux États-Unis. Les prochains jours seront d’une importance capitale, nous resterons plus que jamais mobilisés pour protéger la liberté des journalistes à enquêter et relater la vérité.
Cette mission n’a jamais été aussi difficile et importante. Et nous avons besoin de votre soutien pour la mener à bien. Vous avez le pouvoir de faire la différence.
Philippe Hensmans,
Directeur Amnesty International Belgique francophone
PS : De vous à moi, j’ai peur de ce qui pourrait se passer aux États-Unis. Aidez-nous à passer ce tournant de l’histoire.