Un Charlie, des charlots

Un de nos chroniqueurs réguliers, Michel Brouyaux, nous a transmis récemment sa lecture critique des  mobilisations observées en France suite à l’assassinat du professeur Samuel Paty. Son point de vue met en évidence les manières très différentes de concevoir la coexistence des communautés religieuses dans différentes nations européennes. Entre le multiculturaliste assumé des pays anglo-saxons, la neutralité (relative) de l’État belge et l’exigeante laïcité de la République française, il y a plus que des nuances. Ces approches fort éloignées sur le plan sociologique induisent des relations très contrastées entre les communautés religieuses qui ont tout intérêt à coexister le plus harmonieusement possible. Michel Brouyaux juge ici que la politique de l’État et de certains médias français ne mène pas vraiment, que du contraire, à une pacification des relations entre les différentes communautés qui cohabitent dans l’Hexagone.Dans notre média aussi, la liberté d’expression est « sacrée » et même si les propos de notre chroniqueur sont parfois un peu durs avec nos amis d’Outre-Quiévrain, ils ont le mérite de traduire une incompréhension face au goût de la provocation de certains. Mais s’il est de nos lecteurs qui sont en désaccord avec cette approche, ils sont bien entendu  libres de s’exprimer dans nos pages (enfin, soyons modernes, sur nos écrans). À POUR on aime bien les débats d’idées.

La rédaction

 

Je suis abasourdi d’apprendre :

– qu’il est question, en France, d’afficher les caricatures du prophète sur les places des villes ;
– que la dernière couverture de Charlie-Hebdo montre une caricature du président turc buvant une bière en soulevant la jupe d’une femme voilée ;
– que l’Éducation nationale va reprendre certaines caricatures (on ne sait pas encore lesquelles) dans une brochure que les enseignants devront utiliser en classe[1].

Je précise que je suis athée et que je condamne fermement l’odieux assassinat de Samuel Paty, le professeur décapité. Cela va sans dire, mais encore mieux en le disant. Est-il néanmoins permis de se poser quelques questions, au nom du simple bon sens ?