OPINION
Dans le quotidien palestinien Al-Ayyam, un journaliste crie son désespoir face à l’indifférence générale à la “tuerie” perpétrée par Israël dans l’enclave palestinienne. Il fustige aussi l’effondrement de l’ordre civilisationnel établi après la Seconde Guerre mondiale.
Cela recommence. Les États-Unis recommencent à utiliser leur droit de veto [au Conseil de sécurité de l’ONU]. Ils redisent encore et encore qu’Israël “a le droit de se défendre”, ce même Israël qui recommence à tuer le peuple palestinien, que ce soit à Naplouse, à Jérusalem, à Jénine ou à Gaza.
À force de répétition, la lassitude s’installe chez le lecteur. Mais comment peut-on se lasser des cris de détresse ? Alors que tout se répète, comment s’étonner que les victimes elles aussi répètent les mêmes gestes de désespoir, redisent leur désolation, pleurent encore et encore ?
La mort, puis la mort, puis encore la mort
La mort, puis la mort, puis encore la mort. Voilà le spectacle qui s’offre à l’humanité. On n’a pas le temps de cligner des yeux que nos proches sont déjà morts. Sans que ne cillent les arabes, les musulmans, le monde. Le monde qui monte en épingle nos moindres violations des droits humains pour nous punir et nous imposer toutes sortes de sanctions.
Il va jusqu’à nous faire croire qu’il est revêtu d’une étoffe divine, mais voilà qu’il se mûre dans un silence diabolique quand c’est nous qui sommes tués de sang-froid. Gaza est à terre. On y est sans eau ni nourriture. On commence à manger les feuilles des arbres. La faim, la soif, les maladies, la mort sous les bombes, la peur, la terreur, les cœurs brisés…
L’effondrement des valeurs humaines
Quotidien Al-Ayyam