Je n’avais aucune envie de regarder l’émission sur la Première de la RTBF annoncée clairement par son titre « #salepute » de Florence Hainaut et Myriam Leroy, journalistes. Ne sommes-nous pas suffisamment informé∙e∙s sur la méchanceté, le mépris, la cruauté jusqu’au meurtre que subissent les femmes ? Par solidarité, j’ai enregistré et visionné, et appris avec effarement que 73% des femmes dans le monde subissent des cyberviolences.
#salepute toi-même !
Pour deux minutes de chronique, une plongée en enfer
Par exemple Nadia Daam, journaliste et autrice, qui pour deux minutes de chronique en 2017 a plongé dans l’enfer. Son péché : avoir qualifié un forum aux propos haineux de « poubelle à déchets non recyclables » et déclaré qu’il était alimenté par « des gens dont la maturité cérébrale n’a visiblement pas excédé le stade embryonnaire ». [i] S’en est suivi une campagne assidue de menaces de meurtre et de viol, la divulgation d’informations privées jusqu’à donner le nom du collège de sa fille,… Nadia Daam n’en est toujours pas remise et, commente-t-elle, cela ne l’a pas seulement privée au niveau professionnel de visibilité, d’information et d’influence, mais surtout lui a enlevé la joie de vivre, s’interrogeant sur le fait que des gens (dont des femmes !) deviennent capables d’insulter, humilier, menacer, terroriser des internautes qui ont donné un avis à partir de critères objectifs sur internet ?