L’Association belgo-palestinienne exhorte la Belgique à se joindre à l’initiative commune de plusieurs pays européens en vue de la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine, instrument de survie de la cause palestinienne.
Face à l’horreur de la guerre génocidaire à Gaza et la poursuite de l’expansion coloniale violente en Cisjordanie, plusieurs États membres de l’UE, soucieux de reprendre l’initiative dans le dossier israélo-palestinien, ont récemment annoncé leur intention de reconnaître l’État de Palestine. L’Espagne, l’Irlande et la Slovénie pourraient ainsi franchir le pas ce 21 mai. Longtemps associé à ce groupe, le gouvernement belge s’en est retiré en avril dernier. Il doit prochainement décider s’il se rallie ou non à cette initiative commune de reconnaissance.
Reconnaître unilatéralement la Palestine marquerait une rupture avec la position d’attente d’improbables négociations de bonne foi basées sur le droit international, rendues depuis longtemps impossibles par la politique israélienne du fait accompli. Cela contribuerait à mettre symboliquement fin à l’asymétrie originelle que représente le fait d’avoir acté la création d’Israël sans réparer la violence et l’injustice occasionnées de ce fait pour le peuple palestinien. Une reconnaissance politique et juridique de l’État de Palestine empêcherait que la Palestine disparaisse, puisqu’elle disposerait d’un statut qui lui conférerait les mêmes protections internationales que les autres nations. Enfin, elle renforcerait la pression contre le gouvernement de Benyamin Netanyahou, à l’heure où l’offensive sur Rafah a commencé et s’annonce désastreuse sur le plan humanitaire.
Dans son accord de gouvernement, la Vivaldi s’était engagée à une possible « reconnaissance à temps de l’État palestinien [avec] un groupe significatif d’États européens partageant les mêmes vues ». Toutes les conditions semblent aujourd’hui réunies. Il serait donc incompréhensible que la Belgique, qui s’est récemment prononcée pour une adhésion pleine et entière de l’État de Palestine à l’ONU, ne rejoigne pas l’initiative des « like-minded ». La composition de l’actuel leadership palestinien ou sa gouvernance ne sauraient être objectées pour refuser le droit des Palestiniens à un État. Relevons d’ailleurs que ceux qui brandissent cet argument au sein de la Vivaldi ne l’ont jamais évoqué pour remettre en cause la reconnaissance d’Israël, quelles que soient les inclinations fascistes de son gouvernement.
Cette reconnaissance doit cependant s’accompagner de mesures concrètes, susceptibles d’enrayer le processus de dépossession, de domination et, désormais, d’élimination physique des Palestiniens. La Belgique doit d’urgence imposer des sanctions contre Israël et interdire le commerce avec ses colonies en territoire palestinien occupé, cette dernière mesure étant d’ailleurs une obligation légale.
« C’est au seul peuple palestinien que revient le droit inaliénable de déterminer la forme que prendra son autodétermination », rappelle Pierre Galand, président de l’ABP. « Si reconnaître l’État de Palestine représente un instrument de survie pour le peuple palestinien, l’urgence est au démantèlement du système de domination raciale, qualifié d’apartheid, entre autres, par Amnesty International et Human Rights Watch, et qui est mis en œuvre du Jourdain à la Méditerranée par les gouvernements israéliens successifs.»