« Son crime, c’était juste d’avoir voulu penser autrement, et de s’être retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. »
Gènes, Juillet 2001. Un militant du nom de Vincenzo Vecchi participe aux manifestations pacifistes et altermondialistes contre la tenue du G8. Milan, mars 2006. Le même homme descend dans la rue pour protester contre les manifestations du parti d’extrême-droite Fiamma Tricolore. À deux reprises, Vincenzo est arrêté et condamné par la justice italienne pour avoir participé à des opérations de « dévastation et saccage » durant ces manifestations. Plus précisément, le délit retenu est celui de « concours moral », une notion qui suppose qu’il n’est pas nécessaire de participer directement à des actions de révolte pour être inculpé, mais qu’il suffit simplement pour cela d’être présent là où elles se déroulent sans empêcher les autres de les accomplir. Risquant plus de 12 ans d’emprisonnement, notre homme s’enfuit en France et trouve refuge à Rochefort-en-Terre, un petit village du Morbihan, où il vivra pendant 8 ans avant de se faire arrêter sur son lieu de travail par la brigade nationale de recherche des fugitifs. Poursuivi par deux Mandats d’Arrêt Européens (MAE), il est menacé d’extradition vers l’Italie où il devra exécuter sa peine. Un premier procès a eu lieu à Rennes en novembre 2019 à l’issue duquel Vincenzo Vecchi avait été remis en liberté ; mais peu de temps après, le Parquet a cassé le jugement de Rennes estimant ses conclusions irrecevables et renvoyant le jugement en cours d’appel d’Angers où un deuxième procès aura lieu le 2 octobre prochain à 14h00.
Le droit de manifester en péril face à la violence des « carabinieri »
Voici donc l’histoire de Vincenzo Vecchi, militant altermondialiste forcé de s’exiler en France, poursuivi par deux mandats d’arrêt européens et rattrapé par la justice française. Quel est son crime ?