Mouvements féministes au Pakistan : défis et luttes

Asma Aamir écrit sur la trajectoire et les pratiques actuelles des mouvements féministes pakistanais, leurs défis et leurs voies à suivre.

Asma Aamir est membre de la Marche Mondiale des Femmes au Pakistan et membre suppléante du Comité international du mouvement, représentant la région Asie. Cet article est une version éditée de son discours à la 13e Rencontre internationale de la Marche Mondiale des Femmes, qui s’est tenue en octobre 2023 à Ankara, en Turquie.

Je voudrais parler du Pakistan, un pays qui n’a pas d’État laïc, comme la Turquie et d’autres. Son nom officiel est la République islamique du Pakistan, et le pays est gouverné par les gouvernements fédéral et provinciaux, conformément à la Constitution de 1973. Le système judiciaire est divisé en tribunaux civils, tribunaux pénaux et tribunal de charia, qui examine les lois du pays conformément à la loi et au droit islamique.

Si une loi viole le Coran, la Sunna ou les hadiths, le Tribunal de la Charia interdira sa promulgation
La Cour fédérale de la Charia est la seule autorité dotée du pouvoir constitutionnel d’interdire et d’empêcher la promulgation de lois par le Parlement pakistanais lorsqu’elles sont jugées contraires aux préceptes islamiques. La cour se concentre principalement sur l’analyse des lois nouvelles ou existantes dans le pays. Si une loi viole le Coran, la Sunna ou les hadiths, le Tribunal de la Charia interdira sa promulgation.

Liberté de réunion, d’association et d’expression : la Constitution garantit ces droits, mais ils ne sont pas exercés dans la vie pratique.
La Constitution de 1973 garantit, dans son article 16, la liberté de réunion ; à l’article 17, la liberté d’association ; et à l’article 19, la liberté d’expression. Tout cela devrait renforcer l’exercice des droits fondamentaux par chaque citoyen, sans discrimination. L’absence de ces droits est le plus grand obstacle à la croissance d’une société. Les violations croissantes des droits humains constituent une menace ouverte pour la démocratie et le travail des défenseurs des droits humains. La Constitution garantit ces droits, mais ils ne sont pas exercés dans la vie pratique. Le viol est principalement contre les droits des femmes. Plus précisément, la liberté d’expression et de réunion des femmes et des filles est limitée. Il est nécessaire d’assurer la mise en œuvre de leurs droits dans le pays.