Cela fait maintenant 13 ans que des citoyens organisent, chaque année, une traversée cycliste de la région bruxeloise afin de dénoncer l’occupation des territoires palestiniens par l’État d’Israël. Selon les années et la météo, ViaVélo Palestina rassemble entre quelques dizaines et plus de 100 participants. Des vidéos immortalisent ces belles balades qui sont l’occasion de sensibiliser les Bruxellois aux injustices subies par les Palestiniens, malgré les résolutions de Nations Unies qui condament la colonisation des territoires des pays voisins par Israël. L’édition de ce samedi 11 mai 2019 sera particulièrment symbolique : c’est le jour où le concours de la chanson Eurovision devrait se dérouler à Tel Aviv, à l’issue d’une semaine marquée par des bombardements meurtriers sur la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Nous relayons bien volontiers leur appel à mobilisation de 2019.
Non à l’Eurovision, à ses chansons et ses paillettes pour masquer des crimes d’État !
Le 11 mai 2019, un groupe de citoyen.e.s, francophones et néerlandophones, militant.e.s et cyclistes pour une paix juste au Proche-Orient s’élancera pacifiquement pour la 13ème année consécutive dans les rues de Bruxelles pour exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien auquel ses droits élémentaires sont déniés depuis si longtemps. Il s’agira d’attirer l’attention sur le non-respect systématique par l’Etat d’Israël du droit international et des résolutions de l’O.N.U.
En effet, cette violation des Droits humains et du Droit international par l’Etat d’Israël remonte à bien longtemps.En 1948, quelque 800.000 Palestinien.ne.s ont été chassé.e.s de leurs maisons et plus de 400 villages ont été détruits. Devenus des réfugiés, ces exilé.e.s et leurs descendant.e.s sont aujourd’hui plus de 7 millions auxquel.le.s le droit au retour dans leur pays est refusé.
Depuis plus d’un demi-siècle, l’Etat d’Israël occupe les territoires palestiniens que son armée a conquis lors de la guerre des Six Jours en 1967. Bien que les Conventions de Genève l’interdisent, il construit sans cesse depuis lors des colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est où 630.000 colons juifs israéliens sont déjà installés. Alors que ces colons bénéficient de toutes sortes d’avantages fiscaux et d’un accès illimité à l’eau, la population palestinienne de ces territoires est soumise à un régime d’occupation militaire répressif, à des détentions arbitraires, à des raids militaires, à la violence des colons, à des expropriations, à la destruction de terres agricoles, à la démolition de maisons, à d’incessants et humiliants contrôles de l’armée lors de tous leurs déplacements tant qu’ils ne sont pas tout bonnement entravés.
Depuis le mois de mars 2018, des tireurs d’élite israéliens ont tué plus de 200 Palestinien.ne.s non armé.e.s dont des dizaines d’enfants, lors des manifestations organisées à Gaza chaque vendredi pour revendiquer leurs droits. 14.000 autres ont été blessé.e.s, dont la moitié par des armes à feu. Selon Amnesty international, il s’agit de tentatives délibérées de tuer et de mutiler. Le soir où les Israélien.ne.s célébraient la victoire de Netta BarzilaÏ à l’Eurovision 2018, on dénombra 62 Palestinien.ne.s non armé.e.s tué.e.s par l’armée israélienne à Gaza.
La situation à Gaza est intenable. Deux millions de Gazaoui.e.s sont soumis.es à de sévères mesures de punition collective depuis 12 ans. Ils et elles sont victimes d’un blocus qui ne permet ni aux personnes ni aux marchandises d’entrer et de sortir de cette enclave qu’au compte-gouttes. Les pêcheurs qui osent dépasser les quelques miles nautiques autorisés par l’armée israélienne sont tués ou arrêtés et voient leurs bateaux confisqués. Les actions de l’armée israélienne font régulièrement des morts et des blessés. De plus, ces dernières années, les Gazaoui.e.s ont été victimes de 3 attaques de grande ampleur de la part de l’armée israélienne. Celle de l’été 2014 a fait plus de 2.400 morts dont une majorité de civils. On est pris de vertige en découvrant les longues listes de violation des Droits humains dans les territoires palestiniens occupés, listes contenues dans les rapports de l’ONU et des organisations de défense des Droits humains.
Pour couronner le tout, le parlement israélien a voté l’été dernier une loi qui définit Israël comme « État-nation du peuple juif », ce qui en fait, de facto, un État d’apartheid car les citoyen.ne.s israélien.ne.s non juif.ve.s, déjà victimes de toutes sortes de lois discriminatoires, sont désormais officiellement considéré.e.s comme des citoyens de seconde zone.
Il est devenu évident qu’Israël utilise l’art et la culture comme un écran de fumée pour détourner l’attention des violations manifestes des droits des Palestinien.ne.s. C’est ainsi que le premier ministre Netanyahu a déclaré que Netta Barzilaï, lauréate du concours Eurovision de la chanson 2018, était la meilleure ambassadrice d’Israël. Ce « blanchiment par l’art » est une politique délibérée : depuis 2005, une campagne a été lancée pour améliorer l’image du pays à l’étranger grâce à des échanges culturels très fédérateurs, évitant ainsi toute discussion concernant le conflit avec les Palestinien.ne.s. L’an dernier, souvenons-nous que le départ du Giro a été donné à Jérusalem pour les mêmes raisons.
C’est pourquoi, vers 12 heures, nous marquerons un arrêt devant les studios de la RTBF et de la VRT pour demander que nos télévisions publiques renoncent à diffuser sur leurs antennes le Concours Eurovision de la chanson 2019
Tel : Cathy Mayer +32 495 49 94 35 – Email : via.velo.palestina@gmail.com
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