Il s’agit d’une action totalement indigne. C’est un scandale politique et éthique, un de plus d’une liste infinie, opéré contre les Kurdes et la paix dans le monde, non seulement par la Turquie d’Erdogan, destructrice des droits humains, mais aussi par tous les membres de l’OTAN. De leur côté, les États-Unis de Trump sont un vrai cancer au sein du corps des sociétés occidentales et un désastre pour le devenir de la société mondiale. Il faut le dire et redire : « What today is good for the United States is not good for the world »[1]. Ce n’est pas suffisant de demander l’arrêt immédiat de l’invasion par la Turquie. Il faut reprendre la révolte contre l’adhésion de l’Europe à l’OTAN et la lutte pour le désarmement mondial, militaire et financier.
Il est impossible de « sauver la Planète » des dévastations provoquées par le changement climatique si l’on laisse les puissances militaires mondiales dépenser annuellement plus de 1.700 milliards de dollars (quasi deux trillions de dollars !) dans les armes.
La guerre est devenue le troisième secteur économique le plus rentable au monde après l’industrie informatique/télé/robotique et l’industrie pharmaceutique, d’ailleurs très connectées entre elles. Comment voulez-vous que nos sociétés abandonnent les énergies fossiles sans désarmer l’OTAN (et surtout les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne…), la Chine, la Russie, Israël, l’Inde, l’Arabie Saoudite ? Il faut commencer par l’interdiction de produire les armes nucléaires, les armes bactériologiques et par la mise hors-la-loi du commerce des armes. Si l’on continue à légitimer la guerre, les avions de chasse pour voler, les missiles pour traverser les continents, les porte-avions pour naviguer sur les océans, les chars blindés pour renverser les murs et traverser les déserts…, ils auront toujours besoin de pétrole, de gaz, d’eau en énormes quantités. Des chasseurs ou des chars d’assaut peuvent-ils voler à travers les déserts, ou des porte-avions pourraient-ils naviguer sur les océans avec l’énergie du soleil ? Et même s’ils le pouvaient ???
La guerre reste une cause de souffrances humaines inacceptable.
Riccardo Petrella
[1] « Aujourd’hui, ce qui est bon pour les États-Unis n’est pas bon pour le monde. »