C’est à juste titre que la presse de notre pays a salué le journalisme d’investigation et le travail des lanceurs d’alerte, qui ont permis, entre autres les révélations des « Offshore Leaks » (2013), des “Panama Papers” (2016) ou, récemment, des “Pandora Papers”. Selon Béatrice Delvaux, éditorialiste en chef du “Soir”, les “leaks” marquent une étape essentielle dans le travail journalistique et le fonctionnement de la démocratie.
Le comité Free Assange Belgium se mobilise depuis près de trois ans pour défendre le fondateur de WikiLeaks et les lanceurs d’alerte comme Chelsea Manning grâce à laquelle le monde a eu accès à des preuves irréfutables de crimes de guerre commis par l’armée des États-Unis en Irak et en Afghanistan ou comme Edward Snowden qui révéla les techniques massives d’espionnage organisées par les services secrets des Etats-Unis, à l’encontre de pays amis, mais aussi de l’ensemble de leurs citoyens. Les gouvernements des Etats-Unis ont considéré que ces révélations mettaient en cause leurs intérêts fondamentaux et ceux de leur armée en particulier.
Alors qu’en 2010 certains journaux de référence (The Gardian, Le Monde, The New York Times…) avaient rendu publics certains documents officiels obtenus par l’intermédiaire de l’équipe de WikiLeaks, leurs directions et rédactions ne manifestent aucune solidarité ni avec les lanceurs d’alerte, ni avec WikiLeaks, ni avec son fondateur, Julian Assange, lorsqu’ils sont victimes de poursuites faisant fi de la liberté de la presse et du secret des sources.
Il en est de même en Belgique : rares sont les rédactions et les journalistes qui s’engagent pour défendre les lanceurs d’alerte persécutés et, tout particulièrement le journaliste Julian Assange, pourtant empêché de quitter Londres depuis 11 ans et enfermé sans inculpation ni jugement depuis plus de deux ans et demi dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, sous la menace d’une extradition vers les États-Unis où, considéré par le gouvernement comme un espion, il risque la prison à vie.
Il est indispensable que vous, journalistes, vous engagiez dans ce combat qui vous concerne au premier chef !
Comité Free.Assange.Belgium
Bruxelles, le 21 octobre 2021