La remontée inquiétante des chiffres des contaminations par le coronavirus laisse les gouvernants désemparés. La multiplication des variants, l’anglais surtout, expose les populations à un virus plus contaminant et plus agressif. Les décisions prises il y a peu de temps sont remises en cause et provoquent frustrations, voire colère.
Sur le site d’Entre les lignes, que nous relayons ici, Jean Rebuffat compare les politiques menées en France et en Belgique, deux pays aux institutions fort différentes, mais qui sont confrontés aux mêmes difficultés pour mener la lutte contre le virus. Jean Rebuffat nous laisse entendre qu’il faudra sans doute se résoudre à vivre avec le coronavirus encore longtemps.
A.A.
La comparaison entre la Belgique et la France est saisissante
Dans les commentaires autour de l’évolution de la pandémie, il y a quelque chose qui ressemble à ce que ces commentaires dénoncent : une courte vue, singulièrement limitée dans l’espace-temps. La comparaison entre la Belgique et la France est saisissante à cet égard. En bref, les mesures sont différentes mais les critiques, identiques.
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D’un côté, un état jacobin, où l’exécutif et l’administration sont très puissants ; de l’autre, un état fédéral dont la complexité est considérable ; du premier, un parti dominant qui a les mains libres et qui s’en réfère au président ; du second, un éparpillement qui oblige au compromis ; enfin, un pays vaste et hétérogène face à un pays dense et ramassé. Eh bien tout se passe comme si ces considérations d’évidence étaient occultées. On peut même observer plus loin et observer que face au nouvel assaut du virus, des pays d’organisations différentes, de tailles opposées et de populations abondantes ou restreintes, qui avaient bien résisté à la première vague et qui étaient à ce titre montrés comme exemple, ont subi ou subissent les assauts suivants de façon nettement moins heureuse. C’est le cas de l’Allemagne et du Luxembourg.
Le virus s’adapte de façon très darwinienne
Bref tantôt c’est le centralisme autoritaire, tantôt c’est le mille-feuilles institutionnel qui est souligné alors que ces deux reproches sont parfaitement contradictoires. En réalité, les commentateurs sont comme tout le monde, énervés, angoissés, épuisés ; ce ne sont pas les meilleures circonstances pour réfléchir et pour éviter les contradictions dans ses propres analyses. Le principal responsable du bordel ambiant, c’est le virus. Certes, partout et nulle part, on peut et on doit mieux faire, c’est l’essence même du progrès, la critique est nécessaire et parfois tout à fait fondée. Mais à force de ne souligner que les manquements, les atermoiements et les couacs on perd de vue l’essentiel : le virus s’en fout complètement et s’adapte, lui, de façon très darwinienne ; ses formes les plus contagieuses et agressives supplantent les précédentes et cela pourrait devenir pire en quelques semaines si une mutation encore plus méchante intervenait, mettant à mal l’immunité collective à laquelle l’humanité tout entière aspire et sur le chemin de laquelle elle s’est engagée tant bien que mal. Certaines polémiques, a posteriori, apparaîtraient alors comme tellement dérisoires que l’on se demandera comment elles purent tant diviser et déchirer.
Jean Rebuffat – Entre les lignes
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Charles Darwin (1809-1882). Le virus n’obéit qu’à lui.