Le droit à la pauvreté (chapitre 8)

« J’éprouvai ce que nous éprouvons tous à l’annonce d’un décès : l’affliction, désormais inutile, de penser qu’il ne nous aurait rien coûté d’avoir été plus affectueux. », Jorge Luis Borges, Le livre de sable.[1]

« Où sont les pauvres, où sont les riches. Où sont les morts, où sont les vivants. C’est impossible à dire.», Christian Bobin

On est toujours trop misérable, on  n’est jamais assez pauvre
Rappelons que dans notre approche du droit à la pauvreté, la différence entre misère et pauvreté est une différence de nature : entre les deux il y a discontinuité, rupture, et incommensurabilité. On est toujours trop misérable, on  n’est jamais assez pauvre. Comprenne qui pourra. Où se situe la richesse dans ce modèle ? On s’en fout ! Elle est du côté des statistiques, elle est une chute, elle est hors modèle, hors propos, elle n’est jamais à propos, elle n’est nulle part (c’est sans doute pour cela qu’elle est si difficile à taxer[2]).