Le Défi de l’Eau au Maroc : Une Crise qui s’intensifie

Eau au Maghreb – 2/3

Le stress hydrique au Maroc a atteint des niveaux alarmants[1], l’eau par habitant s’approchant du seuil de pauvreté en eau fixé au niveau mondial à 500 m3 par an[2]. Cette situation découle du manque de précipitations[3] et de la fréquence des événements climatiques extrêmes, qui ont conduit le pays à se retrouver dans une situation de stress hydrique structurel.

Au cours des trois dernières décennies, le Maroc a observé une diminution de 20 % de ses précipitations, entraînant une baisse significative des niveaux des eaux souterraines et des eaux de surface. Cette réduction a amplifié la pression sur les ressources en eau déjà limitées du pays. En 2022, la disponibilité en eau par habitant était d’environ 600 m³ par an, bien en deçà du seuil mondial de 1 000 m³ par habitant et par an, seuil nécessaire pour éviter le stress hydrique.

Le pays a également été confronté à des inondations fréquentes[4], avec 20 événements majeurs recensés au cours des deux dernières décennies. Ces inondations causent des pertes économiques annuelles estimées à environ 450 millions de dollars[5], touchant particulièrement les foyers vulnérables dans les zones à haut risque. La situation est exacerbée par l’élévation du niveau de la mer, qui intensifie les inondations dans les régions côtières. Ces zones, où vivent plus de 65 % de la population et où se concentrent 90 % des activités industrielles, subissent des impacts économiques et sociaux considérables.

La disponibilité de l’eau dans tous les secteurs économiques du Maroc devrait diminuer de 25 %. Selon la Banque Mondiale et les institutions financières marocaines, cette réduction pourrait entraîner une baisse de 6,5 % du PIB. Une telle contraction économique comporte des risques significatifs d’instabilité macroéconomique et pourrait gravement compromettre la sécurité alimentaire du pays[6].