Dans un monde où le numérique conquiert une position de plus en plus dominante, il importe de comprendre comment, sans que nous le réalisions, les algorithmes déterminent nos choix que nous croyons, à tort, être libres. C’est pour éclairer ce problème complexe que nos collèges de Zin TV ont traduit de l’espagnol un très intéressant texte d’un spécialiste de la question, le professeur argentin, Alfredo Moreno[1]. Ce texte rejoint un autre article que nous avons publié sur POUR.press, Covid-19(84).
Les données numériques et l’intelligence généralisée par le biais d’algorithmes sur les comportements des personnes sur le territoire numérique, sur les phénomènes naturels et les artefacts, sont à la base d’une économie numérique. Avec la révolution industrielle, les machines sont rapidement devenues pratiquement inévitables partout. Il en sera de même pour une grande partie des processus et systèmes économiques basés sur l’intelligence numérique, car l’économie numérique est au cœur de la redéfinition numérique du monde. Le dividende de l’efficacité est trop élevé et une foule de services entièrement nouveaux sont trop attrayants pour que les sociétés y résistent.
Il est nécessaire de construire d’autres politiques publiques pour la société algorithmique
Une condition importante de la démocratie en matière de politique numérique est de permettre aux gens de garder le contrôle de leurs informations personnelles et de leur parcours sur le territoire numérique. Les citoyens de l’internet doivent pouvoir refuser complètement l’accès à certains types de données et n’en partager d’autres qu’avec des parties de confiance. En outre, ils doivent pouvoir connaître et contrôler toute utilisation ultérieure de leurs informations personnelles, dont l’abus peut causer un préjudice grave. Ce sont les principes fondamentaux qui sous-tendent plusieurs régimes de protection des données personnelles, tels que le règlement général sur la protection des données de l’Union européenne (RGPD) et la loi sur la protection des données proposée par l’Inde.
Comme l’économie numérique prévaut de plus en plus dans la plupart des relations économiques, l’accès à divers types de données et leur contrôle déterminent l’avantage ou le désavantage économique comparatif des acteurs concernés. C’est une question très différente de celle de la vie privée.