La croissance verte ne repose sur aucun fondement scientifique

Le caractère écologiquement insoutenable de la trajectoire sociétale belge, européenne et mondiale, est largement documenté scientifiquement depuis plusieurs décennies. La possibilité de la poursuite de la croissance, impliquée notamment par les politiques régionales, nationales et européennes officielles (qui continuent à en faire l’objectif politique principal dans leurs textes stratégiques), repose sur un mécanisme postulé, le découplage absolu. Avec le découplage absolu hypothétique, on peut rebaptiser la croissance, « croissance verte », c’est-à-dire une forme hypothétique de « croissance soutenable ». Il est donc essentiel de comprendre les tenants et les aboutissants de ce mécanisme si on veut inscrire la politique dans le réel, et dans l’intérêt général. L’enjeu n’est ni plus ni moins la possibilité de maintenir des sociétés humaines prospères sur la Terre (et dans notre pays).


By Cédric Chevalier

Cédric Chevalier est ingénieur de gestion et économiste. Ex-conseiller du Gouvernement wallon en matière de développement durable, spécialiste des politiques publiques environnementales et économiques, il est aujourd'hui fonctionnaire dans l'environnement. Il a fondé le comité « Déclarons l'état d'urgence environnemental et social ». Il a coordonné, à ce sujet, une pétition citoyenne qui a récolté plus de 40.000 signatures déposées à la Chambre en août 2019. Ses sujets de prédilection sont l'urgence écologique, démocratique et sociale et la nécessité de refonder la pensée, l'enseignement, la recherche et le système économiques, notamment en s'inspirant des auteurs dits « décroissants ».