Jérôme Munyangi : « L’Artemisia est la solution pour l’Afrique »

Le docteur Jérôme Munyangi est diplômé en Médecine à l’Université de Kinshasa, il a obtenu un Master à l’Université Paris Diderot et un autre à l’Université d’Otawa. En 2011, il a été recruté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme chercheur sur les maladies tropicales négligées. Il travaille depuis maintenant 6 ans sur un traitement alternatif contre le paludisme à base d’une plante en République démocratique du Congo (RDC), 3ème pays d’Afrique le plus touché par cette maladie, après le Nigeria et le Mozambique. Ses recherches démontrent l’efficacité du traitement à base d’Artemisia, plante avec laquelle les chinois se soignent depuis plus de 2000 ans, l’OMS et d’autres organisations internationales s’opposent à son utilisation, la France et la Belgique l’interdisent et le sujet crée la polémique alors que le fléau continue de s’abattre sur les populations concernées. Selon le dernier rapport de l’OMS, le World Malaria Report 2018, toutes les 2 minutes, un enfant de moins de 5 ans meurt de cette maladie guérissable.

Docteur Jérôme Munyangi, récemment vous avez fui votre pays, la République démocratique du Congo, pour des raisons de sécurité. Cela fait maintenant plusieurs mois que vous êtes à Paris. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous exiler en France ?

En 2015, j’ai commencé à subir des menaces de revendeurs de médicaments qui travaillent en relations avec des firmes pharmaceutiques indiennes et chinoises et qui s’installent un peu partout en Afrique. Ces firmes sont reconnues pour être impliquées dans le trafic de médicaments falsifiés. J’ai résisté à plusieurs attaques depuis 2015, puis j’ai été empoisonné comme cela a été clairement dit dans le documentaire Malaria Business[1], et dans la presse en 2017.

Pouvez-vous nous rappeler les faits ?


By Jérôme Duval

Jérôme Duval est membre du CADTM, Comité pour l’abolition des dettes illégitimes et de la PACD, la Plateforme d’audit citoyen de la dette en Espagne. Il est l’auteur avec Fátima Martín du livre Construcción europea al servicio de los mercados financieros, (Icaria editorial, 2016) et est également coauteur de l’ouvrage La Dette ou la Vie, (Aden-CADTM, 2011), livre collectif coordonné par Damien Millet et Eric Toussaint qui a reçu le Prix du livre politique à Liège en 2011.