« Jeffrey Epstein n’est pas un cas isolé » : ce que son affaire révèle sur la réalité du trafic sexuel des enfants

DOSSIER
Jeffrey Epstein, Trump, le mouvement Make America Great Again (Maga) et la traite d’enfants à des fins sexuelles.

Le 18 novembre 2025, le Congrès a adopté une loi demandant au ministère de la Justice de divulguer les dossiers relatifs à Jeffrey Epstein, le défunt délinquant sexuel condamné. Ces dossiers sur l’enquête fédérale concernant Epstein et sa complice, Ghislaine Maxwell, ont attiré une attention renouvelée sur le trafic sexuel. Alfonso Serrano, rédacteur politique chez The Conversation, s’est entretenu avec Kate Price, chercheuse associée au Wellesley Centers for Womendu Wellesley College, où elle étudie l’exploitation sexuelle des enfants et les politiques en matière de trafic sexuel des enfants.

 

Qu’est-ce que le trafic sexuel des enfants et en quoi diffère-t-il des autres types de trafic ?

Il s’agit d’enfants vendus à des fins sexuelles par la force, la fraude ou la coercition. Ces enfants ont moins de 18 ans. Souvent, en termes de culpabilisation des victimes, si un enfant a, disons, 15, 16 ou 17 ans, les auteurs, les médias, les proches, les forces de l’ordre et les jurés lui font porter une part de responsabilité en disant : « Elle savait ce qu’elle faisait. » J’ai récemment entendu cela à propos des dossiers Epstein qui ont refait surface dans l’actualité : « Il n’aimait pas les enfants de 8 ans. … Il y a une différence entre une fille de 15 ans et une fille de 5 ans. » Ce n’est pas vrai. Les enfants ne peuvent pas prendre les mêmes décisions que les adultes. Les neurosciences montrent que le cerveau des enfants n’est pas complètement développé avant l’âge de 25 ans. Les enfants n’ont pas la même capacité de prise de décision. C’est précisément cette vulnérabilité qui est exploitée par les auteurs.