Grève de la faim pour défendre la liberté de presse
Bruxelles, 132 Rue Blaes. Derrière la vitre, un homme en combinaison orange empoigne les barreaux d’une cage, la tête entièrement recouverte par un masque en forme de sifflet. Les passants s’arrêtent stupéfaits. Certains se risquent même à frapper quelques coups sur la vitre, pour s’assurer que l’homme à la tête de sifflet est bien vivant. Dans la deuxième vitrine, tourne en boucle le film Collateral murder de Chelsea Manning qui dénonce les massacres de civils commis par les militaires américains pendant la guerre d’Irak en 2007. Le but de cette installation ? Interpeller les passants et attirer leur attention sur la situation des lanceurs d’alerte menacés, emprisonnés, persécutés, torturés ou forcés à l’exil pour avoir voulu établir la vérité. Alors que les véritables bandits qui fraudent le fisc ou violent les droits de l’homme jouissent pleinement de leur liberté et se pavanent dans les médias, ceux qui ont risqué leur vie pour déjouer le mensonge et faire éclater la vérité croupissent au fond d’un cachot. Notre société ne marche-t-elle pas sur la tête, comme un acrobate devenu fou ?