Une interview de Renaud Vivien, coordinateur du service politique d’Entraide et Fraternité et précédemment juriste au CADTM.
Une vidéo effectuée avant la crise du coronavirus mais d’autant plus pertinente au moment où de nombreux prédateurs rodent sur les États déjà appauvris par les institutions financières internationales. Alors qu’une crise de la dette couvait depuis quelques années sur les pays du Sud, les fonds vautours et la Banque mondiale sont actifs et continuent le pillage orchestré par le système dette.
« Les Fonds vautours sont des entreprises privées qui ont la particularité de spéculer sur les dettes des Etats. […] On les appelle « fonds vautours » parce qu’ils se nourrissent de la carcasse [des états en difficulté] »
Devenus les proies idéales des fonds vautours, la situation de ces États comme l’Argentine, le Congo ou la Grèce témoigne des ravages causés par ce mécanisme d’endettement. Vampirisés par les fonds vautours, ces États à l’agonie sont condamnés à rembourser indéfiniment leurs créanciers rapaces, entérinant de fait toute perspective de développement économique au bénéfice des populations locales. Ces fonds d’investissement privés en revanche, profite de cette dette pour s’enrichir toujours plus.
Avant de décrire en détail l’action des fonds vautours, Renaud Vivien revient d’abord sur le rôle des Traités internationaux comme le Traité sur la Charte de l’énergie ou encore les Tribunaux d’arbitrage qui sont autant d’instruments juridiques permettant d’asseoir le pouvoir des grandes firmes sur les Etats et les populations. Le Traité sur la Charte de l’énergie est l’accord préféré des multinationales pour attaquer les Etats devant les tribunaux d’arbitrage privés ; et les négociations visant à « moderniser » le Traité sur la charte de l’énergie (un accord de commerce qui protège les grands pollueurs) débuteront le 7 juillet à Bruxelles.
Comment se déroule ce processus d’appauvrissement des Etats endettés ? Qui détient la dette de ces pays ? Qu’est-ce que les tribunaux d’arbitrage ? Quel est le rôle des traités internationaux ? Quel impact ces traités ont-ils sur la transition écologique ?
Dans cette interview menée par Robin Delobel, le juriste Renaud Vivien aborde toutes ces questions dans une démarche de vulgarisation, en montrant qu’aujourd’hui, le droit international bénéficie davantage aux multinationales qu’aux Etats et à leurs populations.
Réalisée avant la crise du covid par l’équipe de POUR, cette vidéo prend tout son sens à l’heure où se dessine la perspective de redessiner un monde plus juste et plus égalitaire. Après cet événement mondial que représente la pandémie, nous avons plus que jamais conscience de la nécessité de repenser une gouvernance mondiale en priorité au service des populations et non plus des multinationales : « Actuellement, il n’y a aucun traité international, aucune directive européenne qui vise à stopper l’action des fonds vautours ». Pour le CADTM, la première étape a donc été de faire voter une loi contre les fonds vautours à l’échelle nationale (en Belgique) , en espérant qu’il y ait un effet d’entraînement. Quelle sera l’étape suivante ? Aujourd’hui, peut-on espérer lutter à l’échelle internationale contre les fonds vautours ?
Interview par Robin Delobel
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