Des affiches qui interpellent

Ce mardi, au petit matin, des artistes et militant.e.s bruxellois.es ont remplacé des affiches publicitaires par des unes de journaux inattendues. Les titres donnent les nouvelles d’un jour où le pouvoir du système financier et bancaire serait renversé : “la profession de lobbyiste interdite à Bruxelles... “, “80% de la dette belge jugée illégitime et annulée. Le gouvernement se tourne vers la population pour repenser radicalement ses priorités budgétaires.” ou encore:”Fin de la crise du logement : les 10 millions de logements vides dans les villes d’Europe réquisitionnés”.

Cette action du collectif “Breaking news” répond à l’appel à actions Bye Bye TINA*.  Le collectif entend faire passer le message que des alternatives au système financier actuel, et aux impératifs de “rentabilité”, de “flexibilité” et de “profit” sont possibles, alors qu’on commémore les 10 ans de la crise financière. En effet, suite à l’explosion de la crise des subprimes de 2008, les banques, “too big too fail”, ont été sauvées sans contrepartie par les pouvoirs publics. Depuis, les populations partout en Europe subissent de graves mesures d’austérité qui sèment la misère et la précarité, et tout germe de changement institutionnel est étouffé ou réprimé.

“Chacune de nos affiches propose un moment de pause pour reconsidérer l’absurdité qui règne dans notre société”, déclare à ce propos Camille. “10 ans après la crise, des crédits toujours aussi pourris sont émis par les banques, sans que les pouvoirs publics n’aient jamais pris la peine d’intervenir pour réglementer sérieusement le secteur...” Au nom de la “sacro-sainte croissance, les décideurs politiques et économiques s’empêchent de concevoir d’autres mondes possibles, soutenables et justes et nous répètent “qu’il n’y a pas d’alternatives“, ajoute t-elle.

Ellimac, son acolyte, ajoute : Face à la résignation, nous voulons lancer un appel à la désobéissance : passant.e.s avec et sans papiers, élu.e.s, chômeurs et chômeuses, travailleurs et travailleuses, pensionné.e.s, entrepreneur.e.s, artistes, indépendant.e.s, étudiante.s, nous invitons chacun.e à sortir de sa bulle, à abandonner certaines catégories de pensée et certains privilèges, à désobéir collectivement, à lâcher la gestion pour reprendre la politique et prendre au sérieux les alternatives de tous ordres.
POUR EN SAVOIR PLUS :

* “Il n’y a pas d’alternative” ou  “There Is No Alternative”, célèbre phrase attribuée M. Thatcher alors première Ministre du Royaume-Uni afin de légitimer ses choix arbitraires de politique néolibérale au détriment de la population ; alors que ces politiques, menées par exemple au Chili à la lettre n’ont fait qu’empirer la situation nationale et que leurs fondements théoriques sont inopérants d’après de nombreux économistes.