Dans une Europe à la croisée des chemins, la légitimité d’une voix anticapitaliste

Après la diffusion d’un débat avec le PTB, Ecolo et le PS, et afin de chercher des équilibres entre les publications des propositions de gauche en cette veille d’élections, nous rediffusons cette tribune.

La campagne électorale des Européennes porte la marque d’un contexte anxiogène et du désenchantement pour de larges couches de la population. Dans cette tribune plus de 125 personnalités belges, françaises et internationales dont Ken Loach, Aurore Koechlin, Miguel Urban, Andreas Malm, Olivier Besancenot ou encore Roseline Vachetta appellent à rassembler toutes les forces de la rupture sociale et écologique après les élections et à préparer le rapport de forces, en défense d’un programme de transformation sociale et écologique à la hauteur des enjeux.

Cette campagne électorale porte la marque d’un contexte anxiogène et du désenchantement pour de larges couches de la population. Le « monde d’après » une pandémie meurtrière est marqué par un dérèglement climatique accéléré, des inégalités sans précédent, la Méditerranée transformée en cimetière, les invasions de l’Ukraine et de Gaza…

Ajoutons la montée du militarisme, de la répression policière et de l’extrême droite en Europe et ailleurs : les Orban, Meloni, Van Grieken, Le Pen ou Poutine, qui s’attaquent aux droits des femmes et personnes LGBTI+ à disposer de leur corps sans subir de violences, alors que le définancement des services publics fait porter aux femmes la surcharge de travail du soin.

En Belgique, la décision de regrouper les différentes élections régionales, fédérales et européennes ne peut effacer l’enjeu de ces dernières. Comment répondre à ces crises capitalistes sans passer aussi par l’échelle européenne et internationale ? La vaccination anti-Covid, les sanctions à prendre vis-à-vis des régimes russe ou israélien, la crise agricole, etc., ont montré l’importance du niveau européen.

Ces crises ont remis à l’ordre du jour la possibilité de prendre des mesures fortes : fermetures et réquisitions d’entreprises, sanctions internationales, contrôle des prix, taxation exceptionnelle…Pour autant qu’il y ait la volonté politique et le rapport de forces.

Les traités au fondement de l’UE consacrent sa construction par et pour les grandes entreprises privées du continent, dominée par des pouvoirs échappant au contrôle démocratique : Conseil, Commission et Banque centrale européenne. Elle est gangrenée par les lobbies patronaux et ceux de régimes despotiques, de la Russie au Qatar.La social-démocratie et les Verts refusent de la remettre en cause. Ces courants ont mené, en loyauté vis-à-vis du patronat, des décennies de privatisations, de libéralisations, et de casse des droits sociaux des travailleur.se.s, qui accentuent le désastre écologique.

Face à eux, des blocs réactionnaires et d’extrême droite se nourrissent des impacts antisociaux du capitalisme vert et prétendent fournir une alternative qui aggrave le racisme et le déni climatique.