C’est à partir de ce 30 septembre que les Belges pourraient télécharger sur leur smartphone le programme Coronalert, cette application belge de traçage du coronavirus destinée à notifier, anonymement, à la personne qui a cette « app » ouverte qu’elle a potentiellement pu être en contact avec une autre personne testée positive qui, elle aussi a ce dispositif allumé sur son ordinateur de poche.
Il semblerait que chez nous le traçage humain présente de grosses faiblesses. Les personnes qui se révèlent porteuses du virus (plus souvent parce qu’un test PCR est positif que parce qu’elles ont des symptômes) ne transmettent pas volontiers les noms des personnes avec lesquelles elles ont été en contact ni la liste des lieux (clos) qu’elles ont fréquentés. Vu le nombre de personnes déclarées infectées (près de 2.000 par jour en cette fin septembre), il faudrait des contingents d’enquêteurs pour répertorier tous ces cas et contacter (par téléphone) ceux qui ont approché les nouveaux « pestiférés ». Les autorités n’ont pas recruté ni formé les milliers de « petites mains » qu’il faudrait pour assumer cette tâche immense. Les feuilles sur lesquelles vous êtes censés inscrire vos coordonnées dans les cafés et restos ne sont de toute évidence pas récoltées et les tenanciers les détruisent après le délai légal de 15 jours.
Les traceurs/traqueurs de virus ou plutôt de personnes porteuses du virus ont donc reporté leurs espoirs sur des dispositifs électroniques. Soutenue par l’OMS et les multinationales du numérique, cette technologie serait susceptible d’aider en matière de gestion de l’épidémie et de permettre un déconfinement plus rapide. Hélas, pour arriver à de tels résultats, il faudrait que l’application Coronalert soit adoptée par beaucoup de nos concitoyens. Or, il semble fort probable que la majorité soit réticente, pour de bonnes et de mauvaises raisons. Voyons de plus près.