POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleurLa crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier textes et vidéos qui illustrent quelles seront les leçons que nous devrons retenir collectivement pour que « le jour d’après » ne ressemble pas aux « jours d’avant ». Voici le 19ème volet des Corona carnets, ces billets que Paul Hermant, actif dans le collectif des Actrices et acteurs des temps présents[1], nous propose chaque jour
A.A. |
Plusieurs magasins Delhaize sont en grève aujourd’hui. Quatre, ce n’est pas grand-chose. Mais les soutiers ne craignent pas l’opprobre ou ne la craignent plus. Ce sont des soutiers, mais plus sûrement encore des signaleurs. Ils bloquent la distribution quand, ici et là, on commence à redouter que d’autres sous-fifres, les camionneurs par exemple, n’enrayent la belle mécanique du just in time. On ne prononce pas le mot pénurie. On sait simplement qu’il n’y a plus de hangars, ou beaucoup moins, où abriter des stocks et que tout ce qui se mangera est en train de rouler. Et que cet enchaînement – jamais problématisé autrement que par des salaires au lance-pierres – qui va du tracteur de l’exploitant agricole au clark du réassortisseur est aussi vulnérable que peut l’être par exemple un gouvernement devant affronter une question absente du grand manuel du néolibéralisme sans peine.
Il y a des grèves partout en Europe aujourd’hui, mais les échos sont bloqués aux frontières.
Dans le groupe chargé de s’occuper de l’avenir du pays nommé hier par le gouvernement – à parler plus justement, il y a 8 groupes de travail distincts – personne ne s’occupe de la libération des échos bloqués aux frontières.