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Le premier objectif de Washington est de “faire sauter l’économie chilienne”
En novembre 1970 devient Président du Chili Salvador Allende, élu par une coalition de forces démocratiques avec un programme de progrès social et de souveraineté nationale. Deux mois avant, en septembre, le président Nixon ordonne à la CIA de préparer un plan pour empêcher qu’Allende ne réalise son programme. Le premier objectif de Washington est de “
faire sauter l’économie chilienne”.
Un embargo meurtrier
Quand le président Allende nationalise les mines chiliennes de cuivre jusqu’alors aux mains de multinationales états-uniennes, Washington crée une
task force fédérale qui, opérant sur les marchés financiers, fait crouler le prix mondial du cuivre pour frapper l’économie chilienne. Alors qu’il est privé de la principale source de revenus de son exportation, le Chili est soumis par les USA à un embargo meurtrier qui l’empêche d’importer des denrées essentielles de première nécessité. En même temps la CIA bloque pendant 40 jours les transports intérieurs, en finançant à coup de millions de dollars une grève des camionneurs.
Ainsi est préparé le terrain au coup d’état organisé par la CIA et opéré par la junte militaire avec Augusto Pinochet à sa tête. Le 11 septembre 1973 le putsch commence avec l’attaque du palais présidentiel, l’assassinat de Salvador Allende et des hommes de son escorte qui décident de rester avec lui jusqu’au bout. Des dizaines de milliers de Chiliens vont être enfermés dans les stades et autres lieux de détention, torturés de façons les plus atroces et assassinés. Les techniques du putsch, des tortures et assassinats sont celles de l’École des Amériques créée par le Pentagone pour entraîner les militaires latino-américains sous son commandement.
Assassiner les opposants à l’intérieur comme à l’étranger
Avec la connivence de Washington, le régime de Pinochet, “président” du Chili de 1974 à 1990, poursuit sa chaîne de crimes, en assassinant les opposants à l’intérieur comme à l’étranger et en réprimant dans le sang les manifestations populaires. Cela n’empêche pas Jean Paul II, en visite officielle au Chili le 2 avril 1987, d’apparaître devant la foule qui l’acclame, au balcon du palais de La Moneda, à côté d’Augusto Pinochet, celui qui 14 ans auparavant avait assassiné à La Moneda le Président Salvador Allende.
Manlio Dinucci