Argentine. Une marche massive pour la mémoire, la vérité et la justice, à l’occasion du premier 24 mars d’un gouvernement négationniste

Une multitude de personnes se sont rassemblées ce dimanche 24 mars 2024 sur la Place de Mai à Buenos Aires pour commémorer la Journée nationale de la mémoire pour la vérité et la justice, à l’occasion du 48e anniversaire du coup d’État. C’était un 24 mars sans précédent avec un gouvernement national qui, pour la première fois dans une démocratie, adopte une position négationniste et rejette le chiffre de 30 000 disparus.

Avec son épicentre sur la ‘Place de Mai’ – mais avec des répliques dans différentes parties du pays – la marche a été convoquée par des organisations de défense des droits humains, ainsi que par des groupes politiques, sociaux, étudiants et syndicaux, dans le cadre d’un appel auquel ont été ajoutées des revendications et des protestations contre les politiques d’ajustement économique appliquées par le gouvernement de Javier Milei.

Traduction texte instagram : Des organisations de défense des droits humains ainsi que des groupes politiques, sociaux, étudiants et syndicaux ont rempli la Place de Mai pour commémorer la Journée de la Mémoire, de la Vérité et de la Justice. C’est le premier 24 mars depuis le retour de la démocratie à ne pas être couvert par les #mediospublicos sur décision du gouvernement national.

Au moment où la marche commençait, le gouvernement a diffusé avec provocation un spot présentant sa « version » des années 1970, dans lequel il remet en cause le chiffre de 30 000 disparus, réclame « la mémoire, la vérité et une justice complète » et accuse les organisations de défense des droits humains d’avoir mis en place une « grande affaire ».

Selon les organisations de défense des droits humains, la marche de ce 24 mars était l’une des plus importantes depuis le retour de la démocratie, avec la présence de dizaines de mères et de grands-mères âgées, en fauteuil roulant ou avec des cannes, et avec une participation significative de jeunes et de familles entières.

Malgré plusieurs tentatives, il n’a pas été possible d’obtenir un acte unifié entre les différentes organisations, de sorte que deux activités distinctes ont finalement été organisées, comme les années précédentes.

Le premier acte, convoqué par 13 organisations de défense des droits humains – dont Abuelas de Plaza de Mayo, Madres de Plaza de Mayo Línea Fundadora, HIJOS Capital et CELS, entre autres – a été accompagné par la participation active de la CGT et des deux CTA.

Parmi les formations politiques, on trouve des représentants des différents courants du péronisme, comme Axel Kicillof et Máximo Kirchner, et du radicalisme, dont le président Martín Lousteau dirige une colonne d’organisations radicales.

Pour Kicillof, la marche d’aujourd’hui est « l’une des plus importantes depuis le retour de la démocratie, car certaines choses que nous pensions résolues sont à nouveau discutées aujourd’hui » et il a souligné la nécessité de « dire clairement : mémoire, vérité et justice, et il y en a 30 000 ».

Avec le slogan « 30 000 raisons de défendre la patrie, plus jamais la misère planifiée », les organisations ont défilé à partir de midi depuis l’intersection de l’avenue de Mayo et de Piedras jusqu’à la place, où un document a été lu à 15 heures.