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Les multinationales de l’agrobusiness bloquent en permanence toute tentative de transformation de nos systèmes alimentaires vers plus de durabilité
Peu avant l’ouverture du Forum pour le futur de l’agriculture, rendez-vous annuel de l’agrobusiness à Bruxelles, plusieurs groupes d’activistes sont parvenus à s’attacher à des valises remplies de béton et à des vélos, empêchant ainsi l’accès au centre de conférence The Square. Leur action dénonce le lobbying intense déployé par les organisateurs du FFA pour retarder toute réglementation européenne découlant du Green Deal et de la stratégie « de la ferme à la fourchette ». Virginijus Sinkevičius, Commissaire européen à l’environnement et Frans Timmermans, Vice-président de la Commission, figurent notamment parmi les invités. Selon Camille, la porte-parole des activistes,
« En invitant des représentants politiques de haut niveau, les multinationales de l’agrobusiness
tentent de façonner un cadre légal européen qui garantit leur position privilégiée. Aujourd’hui, nous bloquons leur tentative de lobby et de greenwashing
, mais eux bloquent en permanence toute tentative de transformation de nos systèmes alimentaires vers plus de durabilité. Syngenta, dont le CEO préside également Croplife, le lobby des producteurs de pesticides, s’est par exemple farouchement opposé aux propositions européennes de réduction des pesticides. Qu’ils osent encore organiser ce genre de foire au greenwashin
g est d’un cynisme sans nom.»
Un cynisme sans nom
Les ONG belges de la campagne Stop pesticides ont dénoncé Syngenta, comme Bayer et BASF, car cette entreprise continue de produire en Europe des pesticides interdits à cause de leur dangerosité pour la santé et la biodiversité, pour ensuite les exporter dans des pays du Sud Global, où les populations et l’environnement en subissent les conséquences
[1]. Plutôt que d’adhérer au discours scientifique qui alerte sur l’impact des pesticides sur notre santé et la biodiversité
[2], les organisateurs du FFA proposent des pistes pour une agriculture soi-disant « durable » qui sont depuis longtemps critiquées par la société civile et les mouvements paysans.
L’agrobusiness n’a pas la solution pour l’agriculture, elle en est le problème
Les solutions mises en valeur dans le programme du forum permettent par ailleurs aux entreprises de compenser leurs émissions de carbone. Ces fausses solutions sont dénoncées par 257 organisations qui y voient un prétexte pour continuer à polluer tout en augmentant le contrôle des entreprises sur les terres dont dépendent des communautés du Sud Global
[3], pour y déployer des projets de captation de carbone. D’après Camille, «
L’agrobusiness n’a pas la solution pour l’agriculture, elle en est le problème. Les paysannes et paysans construisent déjà une agriculture durable et nourricière. Ils nous montrent qu’un modèle agroécologique, moins dépendant du pétrole, des multinationales agrochimiques et de leurs poisons est possible et enviable. Ce sont elles et eux que les responsables européens doivent écouter, soutenir et renforcer.»
[1] https://stop-pesticides.be/
[2]https://www.pollinis.org/admin/wp-content/uploads/2023/03/cp-les-scientifiques-en-rebellion-denoncent-les-ravages-des-pesticides-1.pdf
[3] https://grain.org/en/article/6734-no-to-nature-based-dispossessions
Contact presse : Camille Fasol – 0472 30 82 95
Photos et vidéos de l’action disponibles sur : https://cutt.ly/c8KhWd9