La parodie du Prix Nobel de la Paix

Lorsque Alfred Nobel a créé son célèbre prix en 1895, il imaginait honorer ceux qui « ont accompli le plus ou le meilleur travail pour la fraternité entre les nations, pour l’abolition ou la réduction des armées, et pour avoir organisé et fait la promotion de congrès pour la paix ». Plus d’un siècle plus tard, ces mots sonnent toujours aussi justes. Pas les actes.

Cette année encore, le Prix Nobel de la paix a été décerné à une personne dont le bilan moral est en totale contradiction avec l’esprit même de la paix – une personne qui a soit ouvertement justifié, soit discrètement permis la violence d’État, l’occupation ou le génocide. À l’instar du grand criminel de guerre Henry Kissinger, qui a reçu le même prix en 1973 alors même que les bombardiers B-52 réduisaient le Cambodge et le Laos en cendres, le choix actuel prouve que le Prix Nobel de la paix a depuis longtemps cessé de représenter la paix. Il représente le pouvoir – son langage, ses alliances et ses exclusions.