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ARTICLE 1
L’EPR de Flamanville enfin en route, après 20 ans de déboiresL’EPR de Flamanville a produit ses premiers électrons dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 septembre. Un lancement avec 12 ans de retard pour un réacteur nucléaire qui présente encore des malfaçons. Enfin. Avec pas moins de douze ans de retard, l’EPR de Flamanville a produit ses premiers électrons dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 septembre. « La phase de divergence [l’amorce de la réaction en chaîne au sein de la cuve du réacteur] a commencé. Cette opération va faire battre le cœur du réacteur pour la première fois », a annoncé EDF dans une vidéo postée sur X, lundi soir. (Presque) la fin des galères pour l’électricien français, même si le couplage — le raccordement au réseau du nouveau réacteur — a été repoussé de trois mois, d’ici la fin de l’automne 2024. Et que la pleine puissance, annoncée jusqu’alors d’ici la fin de l’année, ne devrait pas intervenir avant « plusieurs mois », selon le directeur adjoint de la division production nucléaire d’EDF, Régis Clément, qui n’a pas donné de nouvelle date. Ce chantier prométhéen, passé par dix-neuf années de déboires et de rebondissements, est un cas d’école. C’est le réacteur de tous les superlatifs : le plus puissant, avec ses 1 660 mégawatts de puissance nette, le plus cher et peut-être aussi le plus marabouté ! Un projet mal-néL’EPR est né d’un mariage un peu forcé entre le Français Framatome et l’Allemand Siemens pour plancher sur un nouveau réacteur. Tchernobyl étant passé par là, il fallait améliorer la nouvelle génération d’usines atomiques. L’EPR comporte donc un cendrier pour récupérer le corium en cas de fusion du cœur, des vannes de dépressurisation ultimes dans le circuit primaire (qui a toujours été en circuit fermé), une conception dite en « exclusion de rupture » pour les tuyauteries et, 11-Septembre oblige, un double dôme de béton renforcé pour résister à la chute d’un avion gros-porteur. |
ARTICLE 2
Le business des emballages plastique étouffe les PhilippinesPoissons remplis de microplastiques, rivières bouchées causant des inondations… Les Philippines étouffent sous la pollution plastique. En cause, des grandes entreprises multipliant les petits formats. Philippines, reportage Situé sur un joli bout de côte, le village de Mabini attire tous les week-ends la bourgeoisie de Manille venue s’adonner à la plongée et observer requins et tortues qui batifolent au milieu des coraux. Le décor est idyllique avec plusieurs îles qui s’étalent vers l’horizon. Pourtant, à la surface de l’eau, un grand nombre de déchets plastiques, rabattus par les vagues ou charriés par les ruisseaux, viennent gâcher le moment. En 2019, des résidents de Mabini en ont eu assez et ont lancé un programme original baptisé Plastic Palit Bigas (PPB), « plastique contre riz », en tagalog. Depuis, chaque samedi, les habitants du village sont invités à passer trois heures à nettoyer la côte, et chacun reçoit 2 kilogrammes de riz en échange. Quelques donateurs financent cette activité, comme des hôtels situés en bord de mer ou des entreprises qui ont appris l’initiative sur les réseaux sociaux. « On a tendance à accuser les gens d’être irresponsables avec leurs déchets, mais je pense que ce n’est pas de leur faute », dit Giulio Endaya, un bénévole très impliqué dans PPB, dont il gère la page Instagram. « Coca-Cola et d’autres produisent tellement de plastique ! De nombreuses personnes ici ont le sentiment qu’on ne peut rien faire contre cette pollution… Lorsqu’elles se convainquent de cela, plus rien ne les empêche de jeter du plastique partout à leur tour », explique le jeune homme, conscient que si la collecte hebdomadaire ne change pas grand-chose à la crise majeure des déchets plastiques, elle permet au moins de sensibiliser quelques villageois. |