Le collectif SPBIB occupe depuis début novembre une ancienne maison de repos à Molenbeek. Les personnes, familles et enfants qui y logent sont menacés d’expulsion d’ici la fin de l’année. Les signataires de ce texte demandent à l’actuel propriétaire des lieux et à leur futur acquéreur de signer une convention d’occupation temporaire et appellent également les autorités à soutenir leur démarche.
Depuis le 3 novembre, le collectif SPBIB (Sans-papiers bénévoles intégrés de Bruxelles), soutenu par d’autres associations dont l’ASBL la Voix des sans-papiers (VSP), occupe une ancienne maison de repos située à Molenbeek. Pour les 112 habitant.e.s, dont une vingtaine d’enfants, l’ouverture de cette nouvelle occupation a été une bouffée d’oxygène leur permettant d’échapper de justesse à la rue après l’expulsion des lieux où elles vivaient depuis environ un an. Aujourd’hui, ces personnes font à nouveau face à l’angoisse de se retrouver sans logement.
Alors que les négociations semblaient prometteuses entre les occupant.e.s, plusieurs associations de soutien, l’actuel propriétaire, KORIAN, et le futur acquéreur, le Centre Hospitalier Jean Titeca (CHJT), une procédure d’expulsion a finalement été entamée devant la justice de paix. Si, comme nous le craignons, elle donne raison aux propriétaires et acquéreurs, l’expulsion pourrait avoir lieu avant la fin de l’année.
Avec le Collectif SPBIB, nous demandons aux décisionnaires de Korian et du CHJT d’agir en adéquation avec les missions qui sont les leurs : le soin à la personne. Nous leur demandons de faire primer l’humanité et de signer une convention d’occupation temporaire qui couvrirait la période d’inoccupation du bâtiment, c’est-à-dire environ un an selon le calendrier des travaux, et de ne pas appliquer la décision de l’expulsion si elle est émise par le juge de paix.
Une politique migratoire qui marginalise
Nous soulignons qu’il existe un moratoire hivernal au niveau régional qui, bien qu’il ne s’applique pas légalement aux occupations, a pour but d’empêcher que l’on expulse des personnes, des familles, des enfants en plein hiver. Nous appelons ainsi la commune de Molenbeek et la région bruxelloise à soutenir les occupant.e.s dans leurs démarches pour obtenir une convention, et en cas d’expulsion, à chercher avec elle.eux des solutions de relogement.
Cette situation inhumaine n’est pas le fruit du hasard, mais d’une politique migratoire qui marginalise systématiquement les personnes sans papiers. Le logement est un droit fondamental auquel ces personnes n’ont simplement pas accès. La plupart du temps déjà bien intégrées dans la société belge, souvent organisées collectivement pour faire valoir leurs droits, elles sont cependant fragilisées par l’absence de reconnaissance administrative. Les personnes sans papiers sont ainsi les cibles principales des marchands de sommeil, les premières victimes des expulsions sauvages, obligées de se contenter de solutions de logement temporaires et souvent très précaires, voire de rester dans la rue.
La régularisation de toutes les personnes sans papiers et à l’adoption de critères de régularisation clairs, équitables et permanents, est la seule voie possible pour mettre fin à cette situation.
Par le collectif SPBIB (Sans-papiers bénévoles intégrés de Bruxelles)*
*Signataires : Le Rassemblement Bruxellois pour le droit à l’habitat (RBDH), L’Ilot asbl, La Fédération des Services Sociaux (FdSS), BelRefugees – Plateforme citoyenne, Le CIRE asbl, Communa asbl, Brussels Platform Armoede (BPA), Le Comité de la Samaritaine, La Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA), Maison de Quartier Bonnevie, SAAMO Brussel/Bruxelles vzw, Une maison en plus asbl, Front Anti-Expulsions, Action Logement Bruxelles, Deux euros 50 asbl, 100 pap asbl, De Buurtwinkel, Hart Boven Hart.