Le 14 juin, un sommet de l’OTAN se tiendra à Bruxelles. L’OTAN qui pousse toujours plus pour la confrontation et la militarisation, alors que la pandémie mondiale nous apprend que seule la coopération internationale garantit notre sécurité.
Dans “le monde d’après”, post pandémie, l’OTAN n’a pas sa place, car la guerre n’est pas un secteur essentiel !
Le sommet de l’OTAN sera concentré sur le rapport « OTAN 2030. Unis pour une nouvelle ère » qui doit servir de ligne directrice de la nouvelle stratégie de l’OTAN pour la décennie à venir.
Ce rapport, recyclage et approfondissement du credo de l’OTAN dans la militarisation et la confrontation, menace de conduire le monde vers de nouvelles guerres et une nouvelle guerre froide: rivalité plutôt que collaboration avec la Russie et la Chine, obstination en faveur de l’armement nucléaire, défense des intérêts économiques et de la “prospérité” aux quatre coins du globe, soutiens politiques et militaires à des régimes autoritaires
, etc. Même le changement climatique, “
En ces moments de pandémie, notre coopérative de presse
est plus que jamais sous pression financière.
Et pourtant, jamais il n’aura été si urgent d’informer autrement,
pour mettre un terme aux politiques actuelles et explorer ensemble les
possibles.
Jamais votre soutien n’aura été si
important.
Vous souhaitez soutenir une presse libre, sans publicité, qui
ne dépend que de ses lectrices et lecteurs ?
Cette fuite en avant s’accélère avec, notamment, les exercices militaires pharaoniques, “Defender 2020” et “Defender 2021” dont l’organisation n’a pas été suspendue suite à la crise sanitaire, au contraire de beaucoup d’autres secteurs réellement essentiels.
L’OTAN est un facteur de déstabilisation majeur. Elle a une lourde responsabilité dans l’escalade guerrière.
11% d’investissements supplémentaires dans la militarisation
En pleine pandémie, les dépenses militaires mondiales ont atteint le record de 1 981 milliards de dollars l’année dernière. Jamais auparavant les dépenses militaires n’ont été aussi élevées. Les États membres de l’OTAN représentent 55 % du total mondial. À la demande des États-Unis, ils doivent consacrer 2 % de leur PIB à leur “défense”. La Belgique voulait clairement être le bon élève de la classe: ses dépenses militaires ont augmenté de pas moins de 11,1% en 2020, s’élevant à quelques 4,75 milliards d’euros[2]. 9,2 milliards d’investissements militaires ont été contractés par le gouvernement Michel.
Les multinationales de la guerre continuent d’encaisser
La guerre n’est pas un secteur essentiel ! Le secteur culturel, l’horeca et tant d’autres secteurs dits «
non essentiels » ont dû fermer pendant des mois. Beaucoup d’entre nous ne savent pas comment surmonter les chocs financiers de cette crise, tandis que les multinationales de la guerre continuent d’encaisser.
Matériel de guerre extrêmement coûteux
Vous souvenez-vous encore du “contrat du siècle” ? Le gouvernement précédent signait pour l’achat de 34 nouveaux avions de combat F-35, à la demande de … l’OTAN. Un contrat d’environ 15 milliards d’euros, transférés sur nos épaules et celles des générations futures. Une heure de vol d’un tel avion peut coûter 40 000 euros. Entre-temps, l’appareil présente toujours plus de 800 défauts et s’avère totalement inadapté à la protection de notre espace aérien, qui devrait pourtant être la tâche essentielle de la “Défense”. Le F35 vient pourtant d’être testé par Israël sur Gaza.
Quand la population belge a-t-elle été consultée pour savoir si elle était favorable à l’adhésion à cette logique de guerre ? Jusqu’à quand continuerons-nous de suivre les diktats de l’OTAN et les intérêts de l’industrie militaire qui nous empêchent de réaliser les vraies priorités pour la sécurité de toutes les populations ?
Les armes nucléaires hors de Belgique
Alors que 122 pays non membres de l’OTAN s’engagent en faveur d’un monde sans armes nucléaires, l’OTAN s’accroche aux armes nucléaires comme “garantie suprême” de sa sécurité. Au lieu de réduire son arsenal nucléaire, elle le modernise (et dans le cas du Royaume-Uni, il est même en cours d’élargissement)! Les bombes nucléaires étatsuniennes stationnées à Kleine Brogel seront également remplacées par des bombes nucléaires plus petites et “plus facilement déployables« . L’OTAN entraîne notre pays dans une course à l’armement nucléaire. Notre gouvernement s’en accommode, tandis qu’il plaide publiquement, et hypocritement, pour le désarmement.
Attaques contre l’environnement et contre les réfugiés
Ces dépenses militaires plus élevées, notamment de la part des pays de l’OTAN, augmentent énormément les émissions de CO2 à un moment où tous les moyens doivent être mis en œuvre pour lutter contre les dérèglements climatiques.
L’empreinte carbone de l’industrie militaire européenne en 2019 était d’environ 24,8 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions d’environ 14 millions de voitures. Les émissions de CO2 d’une heure de vol d’un avion de chasse F-35 sont à peu près équivalentes à celles de huit voitures sur une année entière.
Les conflits se multiplient et la militarisation s’organise dans le monde entier pour la lutte pour l’accès aux ressources.
D’ici 2050, 200 millions de réfugiés climatiques seront à la recherche d’un nouveau lieu de vie plus habitable. Dans son rapport “OTAN 2030”, l’OTAN y voit une menace contre laquelle il faut se protéger militairement !
Dans tous les « secteurs », nous avons mille projets et mille raisons de faire de « l’après pandémie », un progrès social, économique, politique, culturel pour toute la population. Il faut cesser d’investir des milliards dans la course aux armements imposée par l’OTAN. Au lieu d’opter pour la confrontation militaire, nous demandons une politique centrée sur la sécurité collective[3] et la sécurité humaine[4]. Nous ne sommes en sécurité que si l’autre (l’adversaire supposé) se sent en sécurité et si la sécurité d’existence de chacune et chacun est garantie.
Des revendications concrètes :
– Pour une politique commune, mondiale, de détente et de sécurité
– Réduction drastique des dépenses militaires, vers un monde où l’armement est maintenu au niveau le plus bas possible
– Transfert des dépenses en armement vers les secteurs qui participent effectivement à la sécurité de toutes et tous (sécurité sociale, environnementale, diplomatie, lutte pour l’égalité et contre l’exclusion, etc).
– Signature du Traité d’interdiction des armes nucléaires des Nations Unies
– Retrait des bombes nucléaires de Kleine Brogel.
– Dénonciation du contrat d’achat des avions de combat F-35
Cet appel est ouvert à la signature de toutes les associations. Si vous voulez le soutenir, envoyez un courrier à samuel.legros@cnapd.be
CROYEZ-VOUS QUE NOUS POUVONS VIVRE SANS VOUS ?
Vous ne pouvez lire cet article que parce que d’autres lecteurs se sont abonnés.
Vous aussi, soutenez une presse libre !
[1] Certains régimes autoritaires, comme la Turquie, sont même membres de l’OTAN
[2] Chiffres de l’OTAN. Consultable ici :
https://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/2021/3/pdf/210316-pr-2020-30-fr.pdf
[3] Où la sécurité ne repose plus sur la contrainte ou la peur (paix négative) mais sur la soumission de chaque acteur à des formes de collaboration volontaire. La sécurité collective repose sur des habitudes de coopération entre États, groupes et nations qui puissent favoriser une paix généralisée et durable (paix positive).
[4] La sécurité humaine étend le concept de sécurité à d’autres sphères que la simple sécurité « physique » des personnes pour inclure la sécurité sociale, la sécurité économique, les droits politiques, ou de façon plus générale le développement humain, mais aussi l’environnement.