POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleur La crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier textes et vidéos qui illustrent quelles seront les leçons que nous devrons retenir collectivement pour que « le jour d’après » ne ressemble pas aux « jours d’avant ». Voici le 16ème épisode des Corona carnets, ces billets que Paul Hermant, actif dans le collectif des Actrices et acteurs des temps présents1, nous propose chaque jour A.A. |
.
La journée est plus courte d’une heure, nous dit-on. Mais ça ne suffira pas pour ne pas entendre les idiots hurler. Trump, Bolsonaro, dans la sidération d’un système s’effondrant sous leurs yeux et sous leurs pieds, gesticulant pour faire continuer le spectacle du profit comme des soldats perdus se croyant à l’épreuve des balles. Rutte, Johnson, dans leur exaltation jusqu’au-boutiste d’une machine qu’ils sont prêts à défendre jusqu’au dernier ouvrier (et surtout jusqu’à la dernière ouvrière, d’ailleurs). Johnson a fait demi-tour à peu près au moment où Buckingham a été touché, Rutte et les Suédois baguenaudent encore à la recherche d’une immunité collective qui n’a vraiment rien en commun avec de la protection sociale. Il est beaucoup question sur les réseaux sociaux de réfréner les appels à la vengeance. Mais qui parle de cela ? Se venger, non. Démettre, oui. Démettre absolument. Dans Le Vif, paraît un texte précis et précieux de Jonathan Piron, « Nous n’avons pas besoin de plan de relance, mais de plan de sortie ». Ce plan de sortie comprend quelques mises à l’écart des affaires publiques.
Les appels au jour d’après qui ferait rupture et transformation font du bien à lire et à entendre. Ils viennent à leur heure et sont à leur place. Je n’ai toutefois pas signé le texte Coronareset qui circule sur Internet. Je me refuse dorénavant à signer quoi que ce soit qui demanderait quoi que ce soit à des autorités, à un gouvernement, à de quelconques décideurs. Ce que je signe tous les jours, c’est ma propre mise à l’écart.
Dominique Méda et Isabelle Ferreras à la radio ce week-end, Bruno Latour (encore) dans un papier qui tourne depuis quelques heures maintenant : la recherche d’une définition de ce que pourrait être le travail utile est partout. Le cadastre des entreprises humaines toxiques et nocives est en cours de construction. Latour propose un questionnaire. Y répondre prend 5 minutes ou une vie entière.
Pour le reste, les données GSM sont utilisées afin de vérifier le bon suivi des mesures de limitation des déplacements de la population. Des drones permettant de visualiser le taux de chaleur émanant des caravanes survolent les campings au Coq.
Paul Hermant – 29 mars 2020
1 Les Acteurs des temps Présents, nés à la fin 2013 sont une alliance assez singulière entre des métallurgistes de la MWB et des fermiers de la FUGEA. Pourtant ce front commun inédit a contaminé d’autres secteurs sociaux, culturels ou économiques : artistes, allocataires sociaux, monde académique, secteur associatif... Les politiques néolibérales et leurs conséquences en termes de logiques d’austérité et d’appauvrissements de toutes sortes, étaient au cœur de la création des Acteurs des temps Présents. Elles le sont toujours aujourd’hui.
Source de l’image : Pawel Kuczynski :https://www.facebook.com/pawelkuczynskiart/photos/a.315950128433573/3362608630434359/?type=3&theater