L’actuelle crise du coronavirus est vécue comme un événement exceptionnel et entièrement nouveau. Toutefois, il convient de rappeler que plusieurs crises pandémiques grippales sont apparues depuis 1918 : outre la « grippe espagnole » de 1918-1919, il est intéressant de rappeler la « grippe asiatique » de 1957-1958 liée au virus A (H2N2) et, en 1968-1969, la « grippe de Hongkong » due au virus A (H3N2).
C’est vrai que les titres des articles de @lemondefr sur la « grippe asiatique » de 1957 ont quelque chose de familier 🤔 (grippe dont le bilan reste difficile à estimer selon @CheckNewsfr https://t.co/lJz934manJ ) pic.twitter.com/JU3vUG8BAQ
— Helene Bekmezian (@Bekouz) April 14, 2020
« Ces pandémies font partie du cycle normal de la circulation des virus grippaux chez l’homme », indique le site Santé publique France. Pourquoi la mémoire collective a-t-elle oublié ces deux derniers épisodes ? Comment la société avait-elle réagi à l’époque ? Quel a été le rôle de l’OMS ? Et quelles leçons peut-on en tirer pour demain ?
1957 : la première pandémie grippale suivie en temps réel par une équipe de virologues
L’OMS, instituée officiellement en avril 1948, a mis sur pied dès 1947, soit avant même sa création officielle, un programme contre la grippe, avec deux objectifs : « aider à se préparer à l’éventualité d’une nouvelle pandémie de grippe et concevoir de nouvelles méthodes de lutte pour limiter la propagation et la gravité des épidémies saisonnières ». Ce programme comporte la mise en place d’un service d’information épidémiologique, un service de réponse automatique par télex qui suit les informations relatives aux maladies soumises au Règlement sanitaire international.