Ce 18 avril 2021, l’émission de RTL C’est pas tous les jours dimanche portait entre autres sur la reconnaissance par la Belgique du génocide contre les Ouïghours. Étaient invités à débattre de la question Samuel Cogolati (Ecolo – Belgique), Philippe Hensmans (Amnesty International Belgique), Nabil Boukili (PTB) et Emmanuel Wathelet, (journaliste – Le blog du radis – et Président du Master en Education aux Médias-IHECS).
Mais les formats du genre laissent peu de place au développement des idées et nous avons décidé d’aborder la question de la Chine et des Ouïghours avec Emmanuel Wathelet, en prenant le temps.
Une interview de Colette Sancy et Paul Delmotte
Extrait :
“Ici [en Europe], on va considérer que la démocratie s’inscrit dans un rapport entre majorité et opposition. Sachant qu’en plus, quand on a une majorité démocratiquement élue, elle va toujours faire passer ce qu’elle veut faire passer, à travers la majorité parlementaire.
Il n’y a pas le même rapport de conflictualité en Chine, avec un concept qui est très important, qui est celui d’harmonie. Le concept d’harmonie vise en fait à faire remonter, depuis la base jusqu’au parti communiste, les différents problèmes qu’il y aurait et qu’il faudrait résoudre. Pourquoi ce serait moins démocratique de fonctionner comme cela ? On fait remonter de la base les choses qui vont et qui ne vont pas. Finalement, on est aussi dans une forme de demos kratos, de pouvoir au peuple. Mais dans les deux cas, ces deux systèmes-là, que ce soit la démocratie de type représentative “majorité/opposition”, comme on la vit ici, en Europe, en Belgique, en France ou que ce soit dans cette optique-là, à la chinoise, ces deux système-là se préservent de la contestation du paradigme qui les enserre. C’est à dire que dans un cas comme dans l’autre, il est extrêmement difficile de mettre en cause le système lui-même. “