Quelle fiscalité européenne ?

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La concurrence fiscale, véritable boussole de la fiscalité européenne

Alors qu’elle devrait avoir pour objectif de financer l’action publique, réduire les inégalités et inciter à des comportements vertueux, la fiscalité est l’un des principaux leviers utilisés par les États pour améliorer leur compétitivité économique et attirer les investissements. C’est particulièrement vrai au sein de l’Union européenne, qui a fait de la concurrence fiscale et sociale (entre États membres et avec le reste du monde) son principal axe. La libéralisation progressive des flux de capitaux, de biens et de services, leur rapidité de circulation, la numérisation de l’économie et la déréglementation sont autant de facteurs qui ont accéléré et aggravé cette concurrence globale.

Celle-ci se traduit notamment par une baisse de l’imposition de ce que l’on nomme les « facteurs mobiles » (les entreprises et les plus riches, c’est-à-dire des agents économiques que les États veulent attirer et/ou retenir sur leurs territoires) et une hausse des « facteurs immobiles » (le reste des populations). Pour financer les politiques publiques qui, bien qu’en retrait, occupent toutefois une place importante dans les économies, elle se traduit ainsi par une hausse des impôts indirects notamment, payés par les consommateurs. Au fil des années, c’est donc un véritable transfert de la charge fiscale des grandes entreprises et des plus riches vers l’immense majorité de la population et les PME qui s‘est opéré.

Notes

[1Institut des politiques publiques, « 1914-2014, cent ans d’impôt sur le revenu », Les notes de l’IPP, n°12, juillet 2014.

[2Voir notamment « Pour un serpent fiscal européen », Syndicat national unifié des impôts, éditions Syllepse, 2015.