Les causes visibles, connues
Quand un·e paysan·ne ne peut plus vivre de la terre qu’iel cultive parce que les conditions climatiques ont changé (sécheresses récurrentes, saisons des pluies raccourcies, déplacées, voire diluviennes avec inondations, que la montée de la mer noie les terres comme au Bangladesh, ou que les températures déjà élevées dans la région du Sahel sont devenues excessives), que fera-t-il ou elle ?
Quand les accaparements par la finance internationale et l’agriculture productiviste lui enlèvent sa terre et son eau, que fera l’habitant·e de ces régions pour nourrir sa famille ?
Quand l’environnement est fracassé par des coulées de boues, des pollutions dues à des extractions minières ou à des énergies fossiles, des barrages comme Belo Monte en Amazonie qui noie un millier de km
2 et assèche les fleuves en aval, que les forêts sont rasées et brûlées (Amazonie, Indonésie) ou que les accaparements par la finance internationale et l’agriculture productiviste lui enlèvent sa terre et son eau, cela pour y implanter des cultures industrielles de soja, de canne à sucre ou d’hévéa, que fera l’habitant·e de ces régions pour nourrir sa famille ?
Nicolas Sersiron
*Les autres voix de la planète, « Dettes & migrations : Divisions internationales au service du capital », mai 2021. Revue produite par le CADTM, disponible en consultation gratuite, à l’achat et en formule d’abonnement.
Cet article est paru dans le numéro 80 des Autres voies de la planète*. Il a ensuite été repris par Entre les Lignes. POUR a jugé important de relayer cet article de Nicolas Sersiron qui fait un point très complet sur les multiples causes des migrations forcées.