Pourquoi, selon son investisseur-vedette, la Silicon Valley a choisi Trump

Dans un long entretien avec un éditorialiste conservateur du New York Times, un grand investisseur de la Silicon Valley explique pourquoi les patrons de la Tech ont choisi Trump: parce que c’était leur intérêt. On le savait. Mais le nouveau président risque d’être tiraillé entre un Musk, qui est pour la dérégulation, et la ligne nationaliste incarnée par Bannon et Vance.

C’est un long entretien pour un podcast, retranscrit à l’écrit par le quotidien New York Times, porte-voix d’une galaxie démocrate aujourd’hui en plein désarroi.

De ce dialogue entre un éditorialiste du NYT proche du parti républicain, Ross Douthat, et Marc Andreessen, le plus célèbre des investisseurs de la Silicon Valley, on peut dire que le second se sentait d’autant plus en confiance qu’il avait en face de lui quelqu’un qui appelait de ses voeux le tournant auquel on assiste aujourd’hui. Qui à la différence de nombre de ses collègues pensait que les démocrates allaient dans le mur et qu’il fallait restaurer les valeurs traditionnelles de l’Amérique.

Ce qui ne signifie pas que le “narratif” d’Andreessen n’est pas une construction, un récit de propagande. Il l’est, évidemment. Il n’en est pas moins éclairant.

 

Joëlle Stolz,
21 janvier 2025.

Information POUR press

Selon nos correspondants américains, avant la seconde investiture de Trump, au moins 11 agences fédérales enquêtaient sur les 6 entreprises d’Elon Musk pour divers faits, allant de violations du droit au travail aux défaillances de sécurité des fusées en passant par la fraude boursière. Ce n’est donc pas une coïncidence si le couple Trump-Musk s’emploie à vider de leur substance ces agences fédérales.

Les manœuvres du DOGE n’ont pas pour objectif de réduire les coûts (selon les données de l’administration Trump, près de 40% des contrats fédéraux supprimés ne généreront aucune économie) mais d’affaiblir la surveillance sur les ultrariches (et leurs actifs) et concentrer encore plus de pouvoir entre leurs mains. C’est le sens du licenciement de plusieurs centaines d’agents de l’IRS (recrutés pour le contrôle des ultrariches) et de la paralysie du National Labor Relations Board. C’est également le sens de la volonté de Trump de licencier le conseil d’administration de l’agence fédérale postale (USPS) et de la placer sous le contrôle direct de son Secrétaire d’état au Commerce, Howard Luwick, promoteur de la privatisation postale.

L’entretien en anglais:

Publication intégrale avec l’aimable autorisation de Joëlle Stolz.
A LIRE, en accès libre.
■Sur les blogs de Mediapart.
●Blog de Joëlle Stolz, journaliste.
“Elon Musk, le diable probablement”, 4 janvier 2025.
●Blog de Yavuz Baydar, journaliste.
“Une étude de cas: comment X de Musk sert les intérêts des régimes autocratiques”, 7 février 2025.
■Blog de Cedric Durand.
●”Le techno-féodalisme est un Léviathan de pacotille”, 5 février 2025, article publié également sur Contretemps.eu.
■Sur Tlaxcala-int.
●”A la techerche de Dieu ou Peter Thiel dans la Silicon Valley”, Emma Goldberg, New York Times, 11 fevrier 2025, traduction Fausto Giudice.
●”Comment Elon Musk et ses alliés ont pris d’assaut Washington et se sont lancés dans la grande mutation”,
Théodore Schleifer et Madeleine Ngo, The New York Times, 29 janvier 2025, traduction Fausto Giudice.
■Sur The Conversation.
●” X, Méta, Amazon, Google : les moments de bascule pro Trump”, Dominique Boulier, Sciences Po, 15 février 2025.
●”Du populisme de plateforme au populisme politique : Elon Musk change d’échelle”, Barthélemy Michalon, Sciences Po, 18 février 2025.
■Sur Presse-toi à Gauche ! (Canada).
●”Elon et ses commandos, la haine de l’USAID et les faux raids sur Google”, Philippe Coste, 18 février 2025, “La lettre tech du Courrier International, chaque semaine l’actualité de la Silicon Valley”.

https://www.pressegauche.org/Elon-et-ses-commandos-la-haine-de-l-USAID-et-les-faux-raids-sur-Google


By Joëlle Stolz

Joelle Stolz, née à Paris en 1952 de parents anticolonialistes, avocats du FLN, a été enseignante puis journaliste indépendante. Elle vit à Vienne. Elle a collaboré avec RFI, Libération, Le Monde, couvrant notamment l'actualité en Algérie, au Nigéria, en Lybie, au Mexique, en Autriche et en Hongrie. Elle tient un blog sur Médiapart.