Pourquoi l’arrêt des relations avec les universités israéliennes est-il utile ?

250 membres de la communauté universitaire cosignent cette carte blanche afin de remettre la problématique de l’arrêt des relations avec les universités israéliennes dans son contexte et d’expliquer les raisons qui justifient cette mesure.

Dans une carte blanche publiée par la Libre Belgique le 2 juin, un collectif de 139 académiques et quelque 700 autres signataires critiquent sévèrement « la décision de suspendre les accords et les projets institutionnels de recherche de l’ULB avec les universités israéliennes » qui menacerait les recherches scientifiques de haute qualité de ces dernières et réprimerait les éventuelles « voix contestataires » de ces lieux de savoir où régnerait la liberté académique.

Les raisons d’un boycott des universités israéliennes ne datent pas d’octobre 2023. Il y a déjà 9 ans, en 2015, des centaines de signataires des milieux académiques et culturels de Belgique (BACBI) francophone et néerlandophone ont avalisé un appel palestinien au boycott des institutions universitaires israéliennes formulé en 2004.

Dans leur manifeste ces derniers « considèrent que ces institutions se font complices de la politique d’apartheid et d’occupation envers les Palestiniens, par leur silence mais surtout par leur collaboration active avec l’armée et l’industrie d’armement. Conformément à l’appel des collègues palestiniens (PACBI), le boycott ne vise donc pas individuellement les académiques, professeurs et chercheurs, israéliens. Tout au contraire, une collaboration et un dialogue constructifs avec eux sont encouragés. Ils insistent avec force qu’ils condamnent inconditionnellement toute forme de racisme et d’antisémitisme. Ils rejettent l’amalgame qui est fait sans cesse entre l’antisémitisme et la critique envers la politique de l’État d’Israël ».

Le Conseil des rectrices et recteurs francophone (CReF) s’est engagé quant à lui, en décembre 2023, à « suspendre les collaborations institutionnelles avec les organisations, quelle que soit leur origine, qui soutiennent de manière répétée ou sont directement impliquées dans les violations du droit international ». La décision de l’ULB à l’endroit des universités israéliennes est d’ailleurs conforme à cette position.