« Nous devons les régulariser » : la politique européenne des frontières axée sur l’expulsion, telle que la décrivent les juges et les policiers qui l’appliquent

Retour sur les politiques anti-immigration – 15

La Commission européenne poursuit la mise en place de son nouveau système européen commun de retour. Ce cadre juridique permettrait d’accélérer les retours d’immigrants, mais les rendrait également plus punitifs, avec des détentions plus longues, des conditions plus strictes et la création de « centres de retour » dans des pays tiers.

Mais ces mesures proposées reflètent-elles l’opinion des personnes qui les mettent en œuvre, à savoir les policiers, les juges, les procureurs et les travailleurs sociaux ? Nos recherches montrent que le nouveau système est non seulement inefficace pour atteindre ses objectifs, mais qu’il aggrave également la situation des personnes concernées et viole leurs droits humains.

 

Le discours de la Commission sur « l’efficacité »

Le principal argument de la Commission européenne, tel qu’énoncé par sa présidente Ursula von der Leyen, est que le système actuel est inefficace, puisque seulement 20 % des ordonnances d’expulsion sont effectivement exécutées.