De plus en plus souvent, on constate, dans les conversations et sur les réseaux sociaux, des propos emballés et polémiques sur la question de l’obligation du port du masque. Ces controverses opposent ceux et celles qui soutiennent l’obligation à ceux et celles qui voient dans cette consigne une mainmise de l’État sur leur liberté individuelle alors que rien ne justifierait cette obligation. La polémique Barrau/Denissot en est un bon exemple.
Ces polémiques exacerbées ne sont-elles pas placées sur un mauvais objet, le port obligatoire du masque ? Ce faisant, n’entretient-on pas le jeu médiatique qui opacifie la réflexion plutôt que prendre la hauteur nécessaire aux enjeux en cours aujourd’hui ? Explications.
Michèle Gilkinet[1]
[1] Michèle Gilkinet qui fut députée fédérale pour ECOLO au début des années 2000 est aujourd’hui co-secrétaire générale du Mouvement politique des objecteurs de croissance (mpOC).
[2] Le Ro, où taux de reproduction de base est le nombre moyen de cas secondaires provoqués par un sujet atteint d’une maladie transmissible au sein d’une population entièrement réceptive (qui n’a pas été vaccinée ou immunisée car ayant guéri de la maladie). Il est, pour la grippe humaine saisonnière de l’ordre de 1,5-2,5, pour la peste bovine de l’ordre de 4,6 et pour la rougeole de l’ordre de 15. Pour le coronavirus, sans « gestes barrière », il est de l’ordre de 3, ce qui implique une multiplication exponentielle. Les diverses mesures adoptées (confinement, distance physique, masques…) ont abaissé ce chiffre à moins de 1 dans la plupart des pays européens mais ces derniers temps il est remonté. Ce 29 juillet, sur les derniers jours il atteignait 1,438 (bulletin quotidien de Sciensano).