Lorsque j’appelle un service spécialisé à l’hôpital public, je n’ai pas rapidement une personne au téléphone. Le personnel est limité, les contraintes sont budgétaires. Vraiment?
Lorsque j’obtiens un membre du personnel, mon rendez-vous est fixé dans plusieurs mois. À nouveau, les contraintes sont… Non, pas budgétaires, pas vraiment… L’hôpital public manque d’argent aujourd’hui, certes mais pas parce qu’il manque de l’argent. Combien d’argent la Belgique a-t-elle dépensé pour “sauver” Dexia/Belfius?
Les décideurs politiques sont aujourd’hui sous le poids de diktats financiers. Ces diktats, nous les avons assimilés, nous les avons intégrés, au point d’oublier que ce sont des diktats, des décisions imposées. Pascal Chabot parle de l’ultraforce de la finance: “Quand l’individu prend acte de certains changements profonds dans son environnement de travail, dans une ville ou même dans les mentalités qui font l’air du temps, l’individu constate des effets, dont il infère que les causes sont lointaines, multiples, complexes et hors d’atteinte. Telle est l’action des ultraforces.”
Lorsque je dois patienter pour me faire soigner, je prends acte de ce changement profond. Voici un effet de l’ultraforce de la finance. Mais la cause n’est pas si complexe: l’argent des riches et des entreprises, déposé en banque, échappe à l’impôt, pendant que les pauvres et les classes moyennes permettent que les banques échappent à la crise. Ces banques se portent très bien, pendant que les réfugiés, les sans papiers, les précaires et moi-même, nous devons attendre pour nous soigner, quand nous y avons encore le droit.
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Lora Verheecke