Rendez-vous le 7 décembre,
Place du Luxembourg à 11h30
D’ici là, vous pouvez déjà signer la pétition :
Libérons l’eau de son entrée en bourse et pour qu’elle devienne un bien public mondial!
NOUS VOULONS QUE L’EAU SOIT UN BIEN PUBLIC COMMUN DANS LE MONDE ENTIER ET HORS DE LA BOURSE !
Le 7 décembre 2020, par le biais d’un contrat financier dérivé, l’eau a été cotée en Bourse, une étape historique qui a sanctionné la financiarisation d’une denrée essentielle et dramatiquement rare, soumettant sa disponibilité à la logique du marché et du profit. L’eau a longtemps été réduite à une marchandise et est désormais traitée comme un actif financier sur lequel on peut spéculer.
Selon le dogme libéral, la rareté pour les uns est une richesse pour les autres, et la finance s’est donc empressée de “gouverner” la pénurie d’eau, en veillant à ce que les grandes entreprises utilisatrices d’eau aient accès à l’eau en fonction des usages qu’elles en font et à un prix déterminé par la spéculation.
Les responsables de cette décision CME Group, premier groupe financier mondial pour les contrats dérivés et qui gère la Bourse de Chicago, a lancé il y a un an les premiers contrats à terme sur le prix de l’eau, dépendant du Nasdaq Veles California Water Index, un indicateur du prix de l’eau lancé en 2018 dans l’État fédéral américain, avec un marché actuel d’environ 1,2 milliard de dollars.
Aux côtés du CME Group opère le fonds d’investissement privé le plus puissant du monde, Black Rock, qui gère aujourd’hui 9,5 trillions de dollars et qui est en fait la troisième puissance financière mondiale après les États-Unis et la Chine. La société Black Rock détient des participations actionnaires dans 18.000 entreprises à travers le monde. En France est présente dans le capital, entre 5 et 7%, de 22 sociétés du CAC40 ! En 2020, Black Rock a produit un rapport sur les risques représentés par la raréfaction croissante de l’eau pour le business des entreprises actives ou étroitement dépendantes de l’eau. Le conseil donné : « Sauvez votre business en y mettant l’eau (son prix). » La Bourse de Chicago a suivi.
La décision, donc, a été prise par deux sujets privés financiers, américains USA, d’envergure mondiale, indépendamment de tout contact connu avec les autorités publiques, notamment les parlements. Par ailleurs, pourquoi les autorités publiques sont restées sans réagir ? Pourtant les conséquences seront très dévastatrices.
Une décision inacceptable
Soumettre l’eau à la spéculation financière, alors que 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, que 3 milliards de personnes ne disposent pas d’installations de base pour se laver les mains avec de l’eau et du savon, et que 2 millions de décès y sont liés chaque année, ouvre des scénarios encore pires. Cela conduira inévitablement à la marginalisation des territoires, des populations, des petits agriculteurs et des petites entreprises, dans le cadre d’une crise globale des écosystèmes, du climat, de l’économie, de la société et de la santé.
L’eau est la mère de tous les droits, mais sa cotation en bourse rendra en fait inutile la résolution fondamentale de l’Assemblée générale des Nations unies de 2010 sur le droit universel à l’eau.
Le but de la mobilisation internationale des 7-9 décembre
À l’occasion de l’anniversaire de cette triste date, une grande mobilisation mondiale, de Bruxelles à Milan, en passant par Rome, Rio de Janeiro, Rosario, l’Argentine, la Patagonie chilienne, Paris et le Canada, luttera pour la libération de l’eau de la bourse.
Dans certaines villes, comme à Milan, Montréal, Paris, Rio de Janeiro, les manifestations publiques concerneront principalement les groupes économiques et financiers qui ont décidé de mettre l’eau en bourse et qui font partie, dès lors, des prédateurs de la vie. On exigera la sortie immédiate et définitive de l’eau de la Bourse.
Dans d’autres, comme Bruxelles, Rome, Rosario, les manifestations s’adresseront, surtout aux institutions publiques, en particulier aux parlements responsables, à ce jour, partout, de leur silence et absence. Pourquoi ne sont-ils pas intervenus pour empêcher la mise en bourse de l’eau ? Sont-ils complices des décisions prises par des entités privées, au mépris des droits à la vie (des humains e des autres espèces vivantes) ?
Au Parlement européen, au Parlement italien, à la Camera fédérale brésilienne, à la Camera de l’État de Santa Fé en Argentine… nous remettrons une lettre publique aux représentants élus des citoyens pour dénoncer le silence inacceptable des pouvoirs publics et leur incapacité à défendre ce bien commun vital qu’est l’eau et le droit à la vie de tous les habitants et êtres vivants sur Terre.
Nous exigeons :
– l’interdiction des transactions financières sur l’eau : oui à la vie et non au profit ;
– l’interdiction de la cotation en bourse des entreprises du secteur de l’eau : zéro bourse pour l’eau, un bien commun et un service public mondial ;
– le rejet de la monétisation de la nature et la reconnaissance du droit des rivières, des mers, des lacs, des glaciers et de leurs systèmes écologiques à exister en tant que tels ;
– la substitution du principe “pollueur payeur” par le principe “polluer est interdit » ;
– des actions en justice contre les États qui ne préservent pas et ne garantissent pas la régénération de l’eau et de la vie, et qui laissent la protection du monde naturel à la monétisation de la nature ;
– la fin du capitalisme prédateur des terres et des autres ressources de la planète ;
– la création d’un Conseil mondial des citoyens pour la sécurité commune de l’eau de la Terre et l’établissement de l’Assemblée mondiale de l’eau ;
Écrivez avec nous aux élus et aux représentants gouvernements qui doivent prendre des mesures immédiates et définitives pour sortir l’eau des marchés financiers, et éviter de devenir complices d’un crime écologique, social, sanitaire et économique sans précédent.
Contact : riseforclimatebelgium@gmail.com – T. 0499.43.93.50
Toujours le 7 décembre, en soirée, organisation d’un spectacle public de la part du Collectif des Artistes de l’Agora des Habitants de la Terre, au centre-ville, place de Brouckère, à l’occasion de la présentation de la statue de la spoliation,6 mètres de hauteur, composée par des seaux d’eau en métal. Elle a été conçue et réalisée pour l’occasion par l’artiste belge Bernard Tirtiaux sculpteur, maître verrier et écrivain, membre fondateur de l’Agora, qui en a fait cadeau à l’AHT.